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Portrait de Geneviève Tuduri – patronne de la péniche El-Alamein

 

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Seule en Seine

Geneviève Tuduri habite et gère la péniche-concert El-Alamein, quai François Mauriac, avec des nerfs d’acier et la main verte. Portrait d’une femme ancrée dans le mystère.

Depuis le quai, l’embarcation éblouit par la luxuriance végétale disposée sur la terrasse. Le vert fragile des bourgeons de printemps se mêle avec bonheur à l’intensité violette de la coque. À bord, des escaliers de métal conduisent jusqu’à une cale aménagée en salle de concert. Lunettes sur le nez et livre à la main, Geneviève Tuduri est assise à un coin de table. Lorsque les clients descendent pour passer commande, Geneviève se glisse alors derrière un petit bar entièrement décoré de mosaïques pour servir un mojito ou un coca. Les visiteurs ne tarissent pas d’éloges sur la décoration du bateau ni sur la beauté des plantes. Modeste, la patronne prétend ne pas avoir la main verte puis, dans la foulée, prodigue son astuce pour faire refleurir une amaryllis.

Une volonté d’acier

La conversation s’attarde sur un événement dont elle sourit encore. « J’ai fait très fort », s’amuse-t-elle, en évoquant la grève de la faim entamée, il a plus de 10 ans, devant les bureaux du Port autonome de Paris. Le but était l’obtention d’un stationnement pour son bateau alors qu’on lui avait assuré que c’était peine perdue. Elle a prouvé le contraire et obtenu gain de cause en attirant l’attention de la préfecture. « Ils ont trouvé marrant qu’une femme tienne tête au Port autonome », raconte-t-elle avec une pointe de fierté dans la voix. Il y a trois ans, Geneviève n’a pas hésité à refaire parler d’elle pour contester l’augmentation de son « loyer » aquatique. Prête à révéler tous les dysfonctionnements de la gestion « catastrophique » des quais, on l’a accusée de faire du chantage. Elle conteste : « Ce sont simplement des promesses. Ce que je dis, je le fais toujours. » Elle s’en sort à nouveau quand la Mairie de Paris reconnaît son bateau comme faisant partie du patrimoine culturel de la Ville. « On pense à tort que j’ai le bras long. J’ai simplement eu des coups de bol monumentaux ! », se félicite-t-elle.

 

La rancœur est encore tenace contre le Port autonome qui a réalisé la rénovation du quai François Mauriac, au pied de la Bibliothèque. Geneviève décrit l’endroit comme laid et dangereux, véritable « béton city ». Son cahier de doléances est bien rempli : pavés dangereusement glissants l’hiver, flots d’urine l’été, barrières qui empêchent les musiciens de décharger leur matériel, présence de rats…

Lire la suite dans Le 13 du Mois # 06

 

Publié par Ona Maiocco  le 24 Avril 2012
 

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