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DOSSIER I Le métro, compagnon de la chanson

 

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Piaf, Gainsbourg, Yves Montand, Pierre Perret, Mano Solo… Tous ces interprètes ont au moins un point commun : ils ont chanté sur le métro parisien. Au menu, jeux de mots sur les stations et commentaires sur les voyageurs grincheux.

Le premier succès de Serge Gainsbourg, tout le monde le connaît : en 1958, le compositeur enregistre Le poinçonneur des Lilas et raconte l'histoire d'un homme, peu accompli, exerçant une profession un brin répétitive et disparue depuis 1973. C'est un « gars qu'on croise et qu'on ne regarde pas », qui fait le « zouave au fond de la cave ». Parfois, poursuit-il, celui-ci « divague, vois des vagues ». « Et, dans la brume au bout du quai, [voit] un bateau qui vient [le] chercher pour [le] sortir de ce trou où [il fait] des trous. » Mais, ce gars-là, il en fera toute sa vie, des trous. Pas au même endroit, toutefois. Serge Gainsbourg écrit une autre chanson relatant la suite des événements : le poinçonneur des Lilas, « retraité du métro », est devenu « fossoyeur du cimetière de Pacy-sur-Eure ». Il ne fait plus de « p'tits trous », mais des « grands trous de première et de seconde classe ».
Gainsbourg n'est pas le seul à étudier la population du métro : Édith Piaf a aussi sauté le pas. « Des midinettes qui trottinent, des ouvriers qui cheminent, des dactylos qui se pressent, des militaires qui s'empressent, des employés qui piétinent, des amoureux qui butinent. » Avec Le métro de Paris, chanson écrite en 1960, la Môme chante, avec du rythme, les travailleurs qui « vont et viennent », passant dans « ce labyrinthe fantastique ».

« Les yeux fixés sur un g'nou découvert »
À l'instar d'Yves Montand, un temps son compagnon qui, onze ans plus tôt, dresse en mélodie le portrait de Paris : « C'est grand, c'est beau, c'est fou », chante-t-il, pour ce qu'on y voit « en dessous », c'est-à-dire dans le métro. « C'est l'chef de train qui s'embête et joue sur sa trompette un p'tit air rigolo » ou « l'apprenti du plombier qui nous pose sur le pied son sac de trente kilos. » Ainsi que les regards entre usagers : le chanteur évoque « tous les yeux du wagon fixés sur un g'nou rond qui s'découvre un peu trop. »

La suite de cet article est à lire dans Le 13 du Mois N°53

 

Publié par Philippe Lesaffre  le 23 Juillet 2015
 

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