La politique, cette rubrique impitoyable

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Ces pages, jamais abandonnées malgré le climat peu accueillant, voulaient couvrir au mieux l'actualité politique du 13e. Nous avons fait de la politique politicienne – un peu –, et du fond – surtout. Mais il faut bien l'avouer, cette rubrique nous a joué des tours et causé des ennuis.

Il en a fallu, du courage, par moments. Difficile de mesurer si ces premières pages vous intéressaient. Leurs plus fidèles lecteurs étaient sans doute... les élus du 13e. Ils devaient se jeter sur ce début de magazine, tant la majorité (socialiste) en place depuis les débuts du 13 du Mois ne nous a jamais adressé d'autres messages que sur ces articles-là, le plus souvent, vous vous en doutez, pour manifester son mécontentement. Notamment lors du dossier « Combien gagnent vos élus ? », en octobre 2012 (Le 13 du Mois n°22). Pas un mot, par contre, sur l'éclectique et positive couverture de l'arrondissement que nous avons offerte toutes ces années. Mais on s'égare, là.

De courage donc, nous n'en avons pas manqué. Chaque mois, nous offrions deux, trois, quatre ou plus encore de pages de politique sur le 13e. Il y en avait moins dernièrement, mais avec la procédure judiciaire dont nous faisons l'objet, nous n’avions plus tellement envie de tendre le micro à ceux qui nous poursuivent.

Avant cela, nous avons suivi toutes les échéances électorales à l’échelle de l’arrondissement : présidentielle, législatives, municipales, européennes, régionales, départementales. Tous les partis de l'arrondissement : la domination tranquille du PS, le champ de bataille quelque peu déserté par l'UMP et le centre – souvent piégés par les querelles de personnes et de places , le loyal partenariat des communistes, la voix discordante des Verts, la difficile existence – sauf dans les urnes – du FN, la très divisée extrême-gauche... Et même quelques formations plus originales encore, Nous citoyens ou le Parti Pirate. Nous avons montré le travail de terrain des deux députés de l'arrondissement, Denis Baupin – aussi vice-président de l'Assemblée nationale – en octobre 2012, Jean-Marie Le Guen au printemps de cette même année, alors qu'il était le « monsieur Santé » de François Hollande lors de la campagne présidentielle (lire par ailleurs).

 

DU TEMPS ET DE LA PLACE ACCORDÉS AU FOND


Deux fois, la couverture de cette actualité chaude, trop chaude par moments pour un mensuel, nous a joué des tours. D'abord, en 2012, quand le PS Serge Blisko nous assurait rester en dissidence face au Vert Denis Baupin dans la 10e circonscription et se retirait finalement, le lendemain de la parution de son portrait dans nos colonnes (Le 13 du Mois n°18 et 19). Ensuite, cette année, quand Marie-Pierre de la Gontrie clamait vouloir aller « jusqu'au bout » de sa candidature à l'investiture socialiste pour la région ÎIe-de-France, et se rangeait derrière Claude Bartolone entre le bouclage et la sortie du journal. Pas agréable.

 

Car en dehors de la politique politicienne, inévitable, nous avons accordé du temps et de la place au fond. Un dossier sur la droite en mars 2011, une « radiographie » du PS en octobre. Plusieurs pages, à l’approche de l'élection municipale 2014, aux deux candidates, Nathalie Kosciusko-Morizet – à l'issue d'un entretien dans une brasserie près de l'Assemblée nationale – et Anne Hidalgo – une simple interview par écrit après des mois de promesses  sur leurs projets pour Paris (Le 13 du Mois n°35). Nous avons aussi offert un débat en face-à-face entre les deux candidats à la place d'Italie, le maire sortant et réélu sans véritable opposition Jérôme Coumet et son opposante UDI-MoDem-UMP Édith Gallois (Le 13 du Mois n°38). Ces deux grands entretiens, sur lesquels nous avons fait notre une, n'ont pas franchement été nos meilleures ventes. Un début de réponse à la question de votre intérêt pour ces pages ?

 

« LES AFFAIRES », « NOTRE » AFFAIRE

Après cinq ans de couverture politique de l'arrondissement, il faut admettre que les principales formations ne se sont manifestement jamais habituées à notre présence, l'une et l'autre nous accusant de jouer le jeu de l'autre. Nous n'avons jamais eu de difficultés à entrer en contact avec les élus que l'on souhaitait interviewer. Avec un peu de patience, la plupart se rendaient disponibles, sur tout l’échiquier politique. Mais combien de fois on a entendu, à gauche, que nous étions des « sous-marins de la droite » et que l'on ferait mieux de retourner à Neuilly (dont aucun membre de la rédaction n'est originaire, ni même de l'ouest parisien, faut-il le préciser !), quand la droite devait se désoler de voir nos noms s'afficher sur son téléphone. « Je vous réponds gentiment à chaque fois, et on se fait démonter ensuite dans vos colonnes », se plaignait il y a quelques mois son leader du 13e Patrick Trémège. Peut-être qu'après tout on faisait bien le boulot.

 

[...] La suite de cet article est à lire dans le dernier 13 du Mois

 

 



 

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Publié par Philippe Schaller  le 09 Décembre 2015