Charlie s’est trouvé son cocon d’acier. Dans les semaines qui vont suivre, l’équipe emménagera dans le sud du 13e, quelque part le long de la rue de Tolbiac. Éclatée, la famille Charlie se reconstitue après le fauchage et on se dit que ces liens du sang-là sont aussi forts que les autres. Dans ce numéro, nous parlons peu de famille ; beaucoup d’unions. Libres, charnelles, fugaces, pudiques, directes ou indirectes, éphémères, nécessaires... Toutes sexuelles. C’est volontairement oublier quelque chose comme l’amour (à notre connaissance jamais cité dans le dossier et si oui : au temps pour nous), autre chose comme la famille. Si l’on en croit, par exemple, les magazines féminins (et heureusement que non), la famille est ringarde, un plombe-ventes. N’est pas forcément réac celui qui regarde d’un œil sceptique ces articles faisant l’éloge de la jouissance à tout prix (pourquoi c’est bien d’avoir douze sex-toys, de coucher avec son boss, de fantasmer sur son voisin de 18 ans... Oui, pourquoi c’est bien ?). Ni « Printemps français » celui qui se demande pourquoi Gleeden, ce site qui vante et permet les rencontres adultérines, a été créé. Bien étrange, triste et pauvre idée que de proposer le mensonge comme piment sexuel et d’en faire son fonds de commerce. Et voilà, ça s’éclate et ça éclate : à Paris, c’est un mariage sur deux qui s’achève dans le divorce (le raccourci est facile, c’est concédé).
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Ce contrepoint fait, sachez que nous avons aimé réaliser ce dossier, que nous aurions même pu intituler « Coup de chaud au 13 du Mois » : l’un est passé entre les mains d’une professionnelle (mais de quoi ?), l’autre a échangé deux semaines durant sur Internet avec des personnes très très impudiques, un troisième s’est retrouvé dans une salle obscure d’où émanaient de drôles de bruits... Pas de friponneries à déclarer ; chez nous, c’est surtout le professionnalisme qui prime, tout comme l’esprit de famille.
Publié par Virginie Tauzin le 16 Mars 2015