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Remous sur les quais de Seine

 

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Les nuisances sonores sont le serpent de mer des nuits parisiennes. Coup de projecteur, cette fois-ci, sur les bords de Seine. L'absence de dialogue, le je-m'en-foutisme de Ports de Paris, propriétaire des lieux, semblent barrer la voie à toute issue favorable. S'oriente-t-on vers un conflit ouvert comparable à celui qui a secoué la Butte-aux-Cailles ?

Nelly Mateu habite au-dessus de la péniche Boer II. Si son appartement au 6e étage offre une vue imprenable sur la Seine, il est également, question bruit, en première ligne. Les basses de la Dame de Canton ou du Blues Café, de l'autre côté de la Seine, remontent jusqu'à ses fenêtres.

Le port de la Gare, propriété de Ports de Paris, est dédié aux loisirs depuis 1995. Il compte une dizaine d'emplacements loués à des péniches d'animation. Et voilà des années que la riveraine excédée milite contre les nuisances à coup de plaintes, de pétitions et de rencontres avec les établissements concernés, en vain.

« La Seine agit comme un gigantesque couloir », témoigne Raoul Comte, président de l'association Vivre le nouveau XIIIe, habitant également quai de la Gare. Bien que son logement donne sur la cour intérieure, il vit lui aussi au rythme des basses.

FACE AUX BATEAUX, « UNE POIGNÉE DE RÂLEURS »

Tous les bateaux ne sont pas visés. Parmi les bons élèves, la péniche El Alamein et Petit bain. Sont montrés du doigt la Dame de Canton et le Batofar. Malgré leur placement au niveau de la bibliothèque pour gêner le moins possible, leurs nuisances portent.

Les gérants de bateaux ne cachent pas leur agacement face à ces plaintes récurrentes « d'une poignée de râleurs ». « Les nuisances sont très faibles. Ces habitants ne nous laissent pas travailler », tempête Laurent Segall, ancien gérant du Batofar, aujourd'hui de Petit bain. À la Dame de Canton - ancienne Guinguette pirate -, on rappelle l'antériorité de l'implantation, en 1994, « avant la construction des immeubles ». « On fait de l'animation culturelle, de la promotion de jeunes groupes, alors oui ça génère plus de bruit qu'une banque ou un hôtel ! », s'exclame Philippe Holvoët, le propriétaire. « Des lieux de culture ? Culture du houblon et du pognon oui ! », s'emporte Raoul Comte.

Les exploitants assurent avoir fait tous les aménagements possibles pour diminuer les nuisances sonores. « J'ai mis du double plexiglas et des limiteurs, je dis à mes Dj’s d'être modérés... », explique Philippe Holvoët. « Tout, sauf baisser le volume ! », réplique à nouveau Raoul Comte.

Ardent défenseur de ce haut lieu de la nuit parisienne, le gérant de la Dame de Canton envoie la balle dans le camp des riverains et des collectivités, en demandant à ce que la nuisance soit mesurée dans les habitations et définie comme acceptable ou non. Très impliqué dans le débat, Éric Sapin [...]

Lire la suite dans Le 13 du Mois #20

 

Publié par Philippe Schaller  le 13 Juillet 2012
 

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