Dites-nous tout messieurs dames ! Ou alors faites comme si nous n’étions pas là, n’ayez pas peur et surtout, soyez vrais. En revanche, si vous pouviez être disponibles tout de suite, cela nous arrangerait. Ah ! Et il y a une photo aussi, on ne vous l’avait pas dit ? Allez on se détend un peu, clic, et avec le sourire s’il vous plaît, clac. Pauvres anonymes soumis aux exigences de journalistes impitoyablement en manque d’anecdotes, de spontanéité ou de simples instants de vérité ! Mais cette vérité ne sort-elle pas, justement, d’acteurs au naturel, ouverts et naïfs, qui baissent un peu la garde et essayent de croire que la presse ne leur veut pas tant de mal ?
Dans le fond, ces sollicités d’un jour le savent bien : se livrer aux médias, c’est un peu être jeté en pâture. Quand le moindre trait de mauvaise humeur est pointé du doigt, le moindre rictus stigmatisé, la méfiance est logiquement de mise. Comment leur en vouloir ? Comme nous nous méfions, nous, des paroles tordues, des interprétations douteuses. Comme nous pesons chaque mot, tel « islamophobie », par exemple, même sorti de la bouche d’un autre... Et il faudrait que monsieur tout-le monde se lâche sans réticence, déballe ce qui lui vient à l’esprit et joue la transparence ?
La transparence ! En politique, le mot a un tout autre sens. En politique, c’est un devoir. Bien sûr qu’on les ennuie, ces élus, avec notre lubie de coller au plus près, jusqu’à leurs basques, à l’affût de petites ou grandes informations ! Et si, en certaines circonstances, la plupart jouent le jeu d’une transparence toute relative dont nous ne sommes cependant pas dupes, certains viennent carrément d’en montrer la limite. À lire dans notre dossier sur l’argent des élus : pire que la langue de bois, le verrouillage.
Publié par La rédaction le 09 Octobre 2012