Jeudi 3 février, l’Agence Bio, organisme auquel le gouvernement confie des fonds pour la conversion à l'agriculture bio, a publié son baromètre annuel. Fait inédit depuis le développement de la filière, l'étude fait état d'un léger recul de la consommation de produits bio en 2010, tout en se félicitant de l'accroissement du nombre d'exploitants – dans des proportions qui demeurent très éloignées des objectifs du Grenelle de l'environnement.
Il est justement très souvent question d'« objectifs » en la matière – la Ville de Paris a son lot d'engagements chiffrés -, cela dans une perspective écologique bien assimilée par l'ensemble des partis. Il nous a paru intéressant de vérifier la réalité des pratiques à l'échelle de l’arrondissement, d'en évaluer les difficultés et l’impact réel sur les habitudes de vie.
Sans conteste, l’écologie et le bio sont de plus en plus présents dans le paysage du 13e : multiplication des enseignes et activisme des AMAP, développement d’initiatives écolos - du compostage aux jardins partagés -, on trouve du bio jusque dans les cantines des écoles.
Mais des mots aux actes et de l'effet de mode au mode de vie, il y a un pas à franchir pour que le phénomène ne se cantonne pas à l'anecdotique. Par exemple : y a-t-il un intérêt véritable à organiser - difficilement - la distribution par nos cantines scolaires de quelques produits bio pour un surcoût notable ? Quels sont les enjeux et l’utilité des kilogrammes de compost patiemment fermentés, en pied d'immeuble, par une poignée d’individus ? Dans ces deux cas, il s'agit d'initiatives pilotées par la municipalité, décidée à faire œuvre de bonne volonté écologique. Une « bio attitude » institutionnelle, en somme, qui agit un peu en espérant qu'il en restera quelque chose. Chez les associatifs des AMAP, on distribue des paniers bio en demandant un engagement à long terme. Le modèle a toujours du succès, mais le réflexe reste militant.
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Publié par La rédaction le 07 Mai 2012