La présidentielle en ligne de mire, les candidatures à l'investiture font florès. Si Dominique Strauss-Kahn, pressé de toutes parts de se jeter à l'eau, venait à être adoubé par le Parti socialiste, il faudrait s'attendre à le voir mener campagne dans le 13e. « Si c'est le cas, ça va bouger ici », nous confiait récemment un édile bien renseigné.
En effet, après avoir sondé les affinités électives – c'est le cas de le dire – des élus de l'arrondissement, un constat s'impose : nous sommes ici dans un fief strauss-kahnien de premier ordre. Les députés du 13e Jean-Marie Le Guen et Serge Blisko – un ancien partisan d'un Fabius désormais out - ainsi que le maire d'arrondissement, Jérôme Coumet, font résolument front commun derrière le directeur général du FMI.
Le Guen, l'un des plus proches lieutenants de Strauss-Kahn avec Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis, affiche d'ailleurs, à la faveur de la popularité de son champion, une belle forme médiatique depuis la rentrée 2010. Ce même Le Guen, qui fait figure de successeur potentiel à Bertrand Delanoë en lieu et place de sa dauphine Anne Hidalgo, pourrait dans l’intervalle, en cas de victoire de Strauss-Kahn, occuper un strapontin ministériel de premier choix. Mais avec des si...
En attendant, l'ancien médecin se montre ici et là pour défendre le service public hospitalier. Jean-Marie Le Guen est même apparu le 26 avril aux côtés de Ségolène Royal venue soutenir les parents d'élève de l'école Jeanne d'Arc en lutte contre les suppressions de poste dans l'Éducation nationale. Une unité de circonstance qui démontre que le maintien des services publics, en ces temps de rigueur budgétaire, sera un thème de campagne majeur. Voyez dans ce numéro quelques exemples de ces services – école, police, poste et hôpital – confrontés à la réduction des effectifs dans votre quartier.
Un aparté nécessaire, maintenant. Dans notre numéro 2 du mois de décembre, nous avions réalisé un reportage sur un lieu extraordinaire, un club thérapeutique ouvert aux malades mentaux, rue de la Glacière. Nous avons été stupéfiés d'apprendre que l'une de ses membres, Sally, avait été retrouvée morte dans son hall d'immeuble, agressée dans des circonstances encore floues. La rédaction s'associe à la peine de ses proches et retient de cette femme un propos qu'elle nous confiait à l'époque et qui prend désormais une douloureuse résonance : « Je suis contente, quand même, de vivre... »
Publié par La rédaction le 07 Mai 2012