Société

Dans le cadre de « Paris Capitale numérique », la ministre Fleur Pellerin a annoncé en mars dernier qu'elle verrait bien des centaines de start-up investir la halle dès 2015. Au grand dam de l'homme d'affaires Bernard Jaulin. Il y perdrait son vaisseau amiral, quelques millions d'euros et une belle part de rêve.

La nouvelle a surpris tout le monde. Début mars, la ministre de l'Innovation et de l'Économie numérique indiquait en des termes bien pesés que la halle Freyssinet était « l'hypothèse la plus sérieuse » pour héberger un millier d'entreprises spécialisées dans le Web à l'horizon 2015. Si cette perspective fait des heureux, l'occupant actuel - le groupe Jaulin - grince des dents. Le bâtiment de 25 000 m^², propriété de la SNCF, a été utilisé jusqu’en 2006 par la Sernam. Un temps à l’abandon, sa gestion a fini par être confiée, pour cinq ans, à cette grosse boîte d'événementiel. La société y organise salons et défilés comme la Fashion Week en 2009 ou, plus récemment, l'avant-première du film L'Écume des jours.

Le contrat locatif de Jaulin s'achève en 2014 et le projet de « Paris Capitale numérique » est annoncé pour l'année suivante. Une aubaine pour la mairie du 13^e. Un coup dur pour le fondateur et président du groupe éponyme qui ne partage pas cette proposition avancée par la gauche. Même si la halle a accueilli la convention d'investiture de François Hollande en 2011, Bernard Jaulin avait reçu l'année précédente les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur des mains de Nathalie Kosciusko-Morizet... « Cet endroit était complètement destroy quand on l'a récupéré, explique Bernard Jaulin, mais j'ai tout de suite été impressionné par les volumes et la capacité du produit. » Sa situation excentrée permet des animations fortes en décibels, ses verrières procurent une lumière naturelle incroyable, sa hauteur sous plafond, de 12 à 15 mètres, autorise tous les projets dans un endroit majestueux. « On a fait de ce site un des hauts lieux parisiens », revendique Bernard Jaulin. Mais avec cette annonce gouvernementale, tout cela pourrait donc prendre fin.

Un investissement de 9 millions d'euros depuis 2009

Pourtant, cet amoureux des lieux ne se lasse pas de faire visiter « sa » halle. Au passage, il rappelle les millions d'euros engloutis pour mettre le lieu aux normes, avec la pose de portes, la révision complète des toitures, la refonte du sol, le désamiantage…

[...]La suite dans Le 13 du Mois #29