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L'AGENDA # 38

 

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SUBLIME TRAGÉDIE / THÉÂTRE 13 : Norma Jeane

Un plateau nu, tout noir, avec sur le sol des figures géométriques faites de ruban adhésif blanc. Comme sur la scène d'un accident mortel, d'une tragédie à déchiffrer. Minimaliste, cette scénographie confère à Norma Jean de John Arnold la gravité, la sobriété nécessaires à toute grande tragédie. Un choix d'autant plus judicieux qu'il n'allait pas de soi, l'histoire relatée étant celle de la  célèbre et malheureuse Marylin Monroe. Adaptée de Blonde, roman-fleuve de Joyce Carol Oates, cette pièce parvient à excéder le seul destin de la star, à se faire fable du monde contemporain. De sa tendance à convertir l'individu en produit de consommation, tel un pantin solitaire à la merci de forces qui le dépassent.

Par leur onirisme, la mise en scène et le jeu des acteurs placent l'existence de Marylin du côté du cauchemar. La vie entière de la vedette étant jouée par plusieurs acteurs, avec la très juste Marion Malenfant dans le rôle principal, la sensation d'irréel atteint un paroxysme. C'est donc à une mise en abîme que nous assistons, ce qui, loin d'atténuer la tragédie de l'histoire, la renforce. Car en plus de dire le déclin d'une femme entièrement construite par la société du spectacle, la création de John Arnold en exprime l'impuissance à changer le cours des choses.

Norma Jeane jusqu’au 13 avril au Théâtre 13/Seine, 30 rue du Chevaleret. Les mardis, jeudis et samedis à 19h30. Les mercredis et vendredis à 20h30 et les dimanches à 15h30. Renseignements et réservations au 01.45.88.62.22. De 6€ à 24€. Spectacle conseillé à partir de 13 ans.

 


 

 

HISTOIRES ET PAROLES / Festival « Conteurs du 13 »

Après le centre Mandapa et sa série de contes tziganes et d’hiver, c’est cette fois-ci au tour du Théâtre 13 d’accueillir une dizaine de conteurs dans sa grande salle du boulevard Blanqui. La 4e édition du festival « Conteurs au 13 » accueille comme à son habitude artistes confirmés et nouvelles voix originales et s’affirme d’année en année comme un évènement majeur de la programmation du grand théâtre de l'arrondissement. À voir et écouter parmi les artistes invités, la charismatique Catherine Zarcate en ouverture le 25 mars et une histoire de pharaons et d’amour en Egypte antique. Le 27, Pépito Matéo propose une extravagante galerie de portraits en sept monologues. On passe du cop à l’âne, de la légèreté à la gravité. Le 1er avril, pas de blague mais du polar. Avec son « Poulpe », Abbi Patrix transforme une histoire criminelle en véritable concert-conte. À signaler cette année aussi, une journée famille le 29 mars avec cinq contes accessibles aux plus jeunes, aux très jeunes même avec ce « Et hop ! » où la conteuse Christèle Pimenta essaiera d’embarquer les enfants à partir de 6 mois. Il n’y a vraiment plus d’âge pour aller au théâtre !

4e édition du festival « Conteurs au 13 » du 25 mars au 6 avril au Théâtre 13/Jardin, 103 A boulevard Auguste-Blanqui. Journée famille le samedi 29 mars avec des représentations de 10h15 à 19h30. Les autres jours représentations à 19h30. Renseignements et réservations au 01.45.88.62.22. De 6€ à 16€.

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

COUPS DE CRAYON / La biennale du dessin de presse

Depuis quelques années, la BnF collecte et met en valeur les dessins de presse déjà répertoriés en grand nombre au département des Estampes et de la photographie de la grande institution. La Biennale du dessin de presse du 29 mars s’inscrit dans cette démarche. Elle permet aux dessinateurs de presse et aux différents acteurs – festivals, publications spécialisées, associations et fédérations, écoles, éditeurs - de se retrouver tous les deux ans et de présenter au public leurs activités, projets, publications. L’ne des nouveautés de cette année : l’intégration du prix Presse-Citron de l’école Estienne (voir par ailleurs et plus longuement en page XX). Enfin, jusqu’au 4 avril, l’Association Cartooning for Peace, fondée en 2006 par le dessinateur Plantu, présentera une exposition thématique « Dessin de presse ; Peut-on rire de tout ? » Dessins et religion, censure ou encore le rôle d'Internet seront passés au crible et au coup de crayon.

3e Biennale du dessin de presse de la BnF, le samedi 29 mars de 13h30 à 20h, au Petit auditorium de la Bnf, quai François Mauriac. L’exposition de l’association Cartooning for Peace est visible du 28 mars au 4 avril dans le hall Est. Entrée libre.

 

 

 


 

PAR-DESSUS PERIPH’

 


 

 

SOLIDARITÉ ARTISTIQUE / Festival « Les Afriques à Ivry »

Ce n’est un scoop pour personne : la situation humanitaire et sociale est dramatique au Mali et plus récemment encore en Centrafrique. Dans l’idée d’apporter un peu de positif et de mettre en place des actions constructives, plusieurs structures culturelles franciliennes, dont le théâtre Antoine Vitez et la salle du Hangar à Ivry, ont décidé de se bouger. Un petit festival, « Les Afriques à Ivry », permettra en avril de soutenir la reconstruction et la réouverture du centre culturel Linga Tere de Bangui et du théâtre de la compagnie BlonBa à Bamako. Deux journées de solidarité artistique et festive durant lesquelles le spectateur pourra piocher entre des contes (« Songo la rencontre » le 5 avril à 16h), une farce critique (« Ala tè sunogo/Dieu ne dort pas » le 4 avril à 20h et le 5 avril à 18h, un concert de la chanteuse malienne Mah Damba (le 5 avril à 20h) et un repas africain en présence des artistes des deux compagnies soutenues.

« Les Afriques à Ivry », les 4 et 5 avril au Théâtre Antoine-Vitez, 1 rue Simon Dereure et au Hangar, 5 rue Raspail à Ivry-sur-Seine. À 10 minutes du 13e, arrêt de métro Mairie d’Ivry sur la ligne 7. Renseignements et réservations au 01.46.70.21.55. pour le théâtre et sur www.lehangar94.fr pour la salle du Hangar. De 6€ à 15€ pour le théâtre et de 8€ à 10€ pour les concerts. Billets jumelés en vente aussi (trois spectacles théâtre + 1 place Hangar à 18€)

 


 

 

DANS LA FACE / Art contemporain

Alors que le 6e parcours de découverte du fonds d’art contemporain du Val-de-Marne vient tout juste d’être ouvert au public (voir plus en détail le mois prochain), le Mac/Val en profite aussi pour présenter sa nouvelle exposition temporaire entièrement consacrée à l’artiste espagnole Esther Ferrer. Davantage connue pour ses performances, la dame née en 1937 et opposante affichée de Franco jusqu’à la fin de la dictature, l’est beaucoup pour son travail d’atelier. Le but de cette exposition est justement de montrer cette facette plus intime du travail de l’artiste, avec comme fil conducteur l’autoportrait, présenté par dizaines. Toujours présenté dans l’immense espace blanc réservé aux expositions temporaires, le travail d’Esther Ferrer provoque et interpelle. Pensé comme un dialogue avec elle-même, son art n’est pas forcement fait pour les autres. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’artiste affirme détester exposer, préférant l’éphémère, la performance. Il faut dire que sans les riches explications de notre guide (essayer absolument les visites guidées), on n’aurait pas compris grand-chose et visité le tout en 2 minutes chronos montre en main. Avec quelques explications, en revanche, les œuvres interpellent. Et en premier lieu, la plus imposante d’entre elle, située au milieu de l’espace et mettant en scène, dans un cadre de tableau, les visiteurs via un miroir monumental. À regarder de plus près, également, la série de photomontages mettant côte à côte des moitiés d’autoportraits réalisés à différentes périodes de la vie de l’artiste. Un moyen de montrer le temps qui passe, ce qui change et surtout ce qui reste. Une exposition pour découvrir la vivacité créatrice d’une femme du 20e siècle.

Esther Ferrer, « Face B. Image / Autoportrait », jusqu’au 13 juillet au Mac/Val, le musée d’Art contemporain du Val-de-Marne, Place de la Libération à Vitry-sur-Seine. À 5 minutes de la porte de Choisy via le bus 183, arrêt Mac/Val. Du mardi au vendredi de 10h à 18h. Les week-end et jours fériés de 12h à 19h. Visites guidées le mercredi et le week-end l’après-midi. Renseignements au 01.55.53.22.26. De 2,50€ à 5€ (accès avec le même billet à l’excellente exposition permanente).

 


 

 

RÊVES D’EST / Exposition photos

Une fois encore la maison Robert Doisneau de Gentilly invite à voyager dans les contrées les plus orientales de l’Europe avec cette exposition inédite du sociologue et photographe autodidacte français Gérald Assouline. Tombé raide dingue de l’Ukraine, de la Pologne ou de la Biélorussie au beau milieu des années 90, l’homme qui s’improvise aussi poète – certains de ses écrits ponctuent d’ailleurs l’exposition -, propose une vision très sensible de ces contrées. Ici les floues de mouvement sont légion, le sujet est fantomatique, le spectateur plongé un peu comme dans un rêve. On est à la frontière entre l’abstraction et l’effacement. Pourtant, la réalité est bien là, souvent froide et délabrée. On ne serait que trop vous conseiller de prendre votre courage à deux mains, de franchir les centaines de mètres qui séparent la Poterne des Peupliers de la petite maison de la photo de Gentilly. Là-bas, c’est tranquille, pas cher et de qualité.

Gérald Assouline,  « Le ciel était si bas », jusqu’au 4 mai à la Maison de la photographie Robert-Doisneau, 1 rue de la Division du Général Leclerc à Gentilly. À 300 mètres à pied de la Poterne des Peupliers ou avec le bus 184 depuis la place d’Italie (arrêt Mairie de Gentilly). Les mercredis, vendredis et samedis de 12h à 19h. Les dimanches de 14h à 19h. Renseignements au 01.55.01.04.86. Fermé les jours fériés. De 1€ à 2€.

 

 

Publié par David Even  le 05 Mars 2014
 

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