Société

Amenée à sortir de l'éducation prioritaire à la rentrée 2015, la maternelle Auguste-Perret s'est battue de toutes ses forces : occupation nocturne de l'école, manifestations, rencontres avec les élus... En vain.

À l'heure où nous écrivions ces lignes, la maternelle Perret menait encore le combat pour figurer en réseau d'éducation prioritaire (REP). À l'heure où vous les lisez, elle a sans doute perdu. Une ultime réunion, le 11 décembre, aura scellé son sort. L'équipe enseignante et les parents d'élèves n'ont pourtant pas ménagé leurs efforts contre une décision qu'ils estiment injuste. Pendant plus de trois semaines, ils ont occupé chaque matin le bureau de la directrice, rencontré les élus et les responsables académiques. Le 22 novembre, ils manifestaient place de la Sorbonne. Le 25, ils investissaient leur établissement pendant une bonne partie de la soirée. Le 28, ils défilaient à nouveau dans le 13^e. Le 1^er décembre, le conseil d'arrondissement votait un vœu appelant à leur réintégration en REP. Autant de coups d'épée dans l'eau.

L'Éducation nationale a décidé de revoir la carte de l'éducation prioritaire pour la rentrée 2015, près de vingt ans après les dernières retouches ! La France entière a été revue, dans le 13^e la maternelle Auguste-Perret, entre autres (lire l'encadré), en a fait les frais. Si pour le grand public le REP - successeur des ZEP - laisse entendre qu'il accueille des populations difficiles, pour les enseignants il signifie surtout des moyens : limitation à 25 enfants par classe, 12 euros en plus par élève pour les fournitures, financements pour des sorties culturelles... Des coups de pouce  plus que nécessaires. « On met en péril la base de l'éducation », s'insurge Emmanuelle Mary, présidente FCPE du groupe local.

[...] La suite de l'article sur Le 13 du mois # 46