Bons plans restos

Le Kamukera, Cloclo, rhum et colombo

Le Kamukera est un endroit hybride à ne pas manquer : en cuisine, la patronne use de ses racines afro-antillaises et en salle de son expérience de… claudette!

Rassurons tout de suite les connaisseurs de rhum antillais, il n’y a, dans le nom Kamukera, aucune coquille ! Il s’agit d’un mot-valise associant Cameroun et Karukera, l’ancienne appellation de la Guadeloupe. Un nom astucieux qui en dit long sur la richesse culinaire de l’établissement comme sur l’esprit fantasque de sa patronne.

Introduisons donc Ketty, un personnage si riche et si haut en couleur qu’on aurait pu le croire issu d’une des meilleures plumes de la littérature française. Arrivée à Paris à l’âge de quinze ans, elle apprend la danse à l’American Center puis, quelques années plus tard, se fait remarquer à l’Élysée Montmartre par Claude François en personne qui ne tarde pas à l’engager. Débutent alors pour Ketty les « années cloclo », aussi physiquement intenses que professionnellement satisfaisantes. Elles prendront brutalement fin en 1978 avec le décès du chanteur. Danseuse contractuelle puis meneuse de revue au Paradis Latin, Ketty prolonge sa carrière. Elle décide d’y mettre un terme à trente-cinq ans, s’essaye un instant à la mode, sans succès, avant d’investir dans un vieux pub irlandais de la rue du Chevaleret.

Et depuis dix-sept ans, le Kamukera, tel un condensé de la vie de Ketty, ne cesse de marier zouk et musique disco, culture afro-antillaise et costumes à paillettes. Son dynamisme et ses souvenirs se retrouvent sur les murs de son établissement couverts de photos, de disques 33 et 45 tours, de couleurs pétillantes et d’écrans rediffusant les performances télévisées de ses années fastes.

Aux fourneaux, c’est un Guadeloupéen nommé chef Gilbert, ami et complice de Ketty depuis le début de l’aventure, qui est le garant des traditions culinaires antillaises.

Pour bien débuter votre soirée, rien ne saura mieux vous mettre dans l’ambiance qu’un ti punch ou un planteur. Viennent ensuite les entrées à 7€ : beignets, accras ou boudins des îles puis un large choix de plats entre 13 et 15€, comme, par exemple, un mafé de poulet sauce cacahuète ou le traditionnel colombo de porc. Une formule très complète est proposée à 43€ en semaine et 48€ le week-end : apéritif, entrée, plat au choix, dessert et vin sont compris.

Une formule exhaustive jusque dans l’animation très réussie, assurée par Ketty en personne. L’on y danse, l’on y chante, sur du Claude François comme sur du Patrick Saint-Éloi et, grâce à l’énergie communicatrice de l'hôtesse, cette déroutante alternance de disco et de zouk finira par vous manquer sitôt l’heure fatidique du départ arrivée.

Le Kamukera, 113 rue du Chevaleret, 01.53.61.25.05, fermé dimanche et lundi, www.kamukera.com

L’Arobase Café

Il y a sept ans, sur fond de projet Paris Rive-Gauche, Chloé Dubecq flaire le renouveau du quartier et investit la rue du Chevaleret dans un local qui, quelques mois plus tard, allait devenir l’Arobase.
Le cadre s’avère agréable et reposant avec ses couleurs chaudes et ses voûtes empierrées, il conviendra tout aussi bien aux familles qu’aux internautes affamés. À l’origine plus cybercafé que salon de thé, l’Arobase consacre désormais l’essentiel de son activité à la restauration.

L’établissement propose une large gamme de produits, presque tous faits maison. Votre choix pourra se porter sur une salade à 3€50, sur des bagels à composer soi-même à base de viande, de poisson ou de légumes au prix de 4€50. Vous trouverez également de nombreux jus de fruits frais à 3€, ainsi que diverses tartes salées et autres soupes. Sans oublier la spécialité de la maison, un petit déjeuner pour seulement 5€ qui, en plus de réunir les traditionnels café, pain au chocolat et croissant, se distingue par un large choix de thés.

L’Arobase café, 101 Rue Chevaleret, 01 45 86 64 09, du lundi au samedi.