L'édito #55

Et des nuages pris sur les antennes (Octobre)...

Eh bien, il est plutôt sinistre, ce baby-foot abandonné dans un jardin public. L’image, frappante, est quelque part dans nos pages et au fond du 13^e, dans l’inconnu des territoires de frontières. Sauf à y vivre, on ne s’attarde pas entre les maréchaux et le périphérique, zones qui sont surtout pour nous un début et une fin, une échappatoire. Peut-être les observe-t-on mieux perché tout en haut d’une grue ? Nous pourrions vous raconter ça aussi. Non non, nous n’avons pas décidé de protester contre le procès qui nous est intenté en rampant au-dessus du vide – la lutte se mènera dans l’art des règles –, le chef de la photo y est « juste » monté pour mitrailler et montrer sa maîtrise du promontoire.

Les toits des immeubles aussi se dérobent à notre vue : ce sont des creux derrière des façades, qui non seulement n’ont a pas d’accès universel (individuel, si vous avez de la chance), mais qui attirent peu l’attention sur eux. Sur les toits du 13^e, qui culmine à 112 mètres avec la tour Super Italie (refus sans appel du conseil syndical de visiter le dernier étage pour des photos du ciel ou de la piscine), des invisibles travaillent comme des artistes dans leur atelier, sauf que leur atelier à eux n���a pas de murs. Celui du musée Grévin est un autre planqué du coin, la preuve : on n’a pas le droit de dire à quelle adresse il est loti. C’est assez pour dégager une thématique générale à ce numéro : un mélange de secret, d’oubli, de caché, d’inconnu... Modérément original pour un magazine, mais ça fait toujours son petit effet. Les toits du 13^e, quand même, il fallait y penser ! Rien que les photos valent le détour. En ces temps judiciairement plus tendus que jamais, sachez que l’élastique de notre moral ne cède pas. Bonne lecture !

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Publié par Administrator  le 19 Octobre 2015

Extrait - La visionneuse