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PORTRAIT - Candidate aux législatives et dir' cab' de Morano

 

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Anne-Sophie Souhaité

Protégée de Nadine Morano, cette ultra diplômée formée à la politique dans les cabinets ministériels expérimente un nouveau champ d’action en s’aventurant sur les terres de la 9e circonscription.

« Nadine Morano est une femme remarquable, courageuse, battante, énergique. » Ça, c’est fait. On en était à peine à s’enquérir de leur première rencontre, il y a trois ans et demi, qu’Anne-Sophie Souhaité a dégainé : elle nous attendait au tournant. Elle a fait le même coup au tout début de l’entretien, après s’être excusée de ne pas pouvoir recevoir chez elle car la nounou y garde son petit garçon : « Il s’appelle Constantin et il a quatorze mois. » À croire que cette manie de devancer les questions trahit une légère crainte de se faire asticoter - comme s’il y avait matière à asticoter -, ou envahir. Ne pas voir le mal partout, Anne-Sophie Souhaité a peut-être tout simplement l’habitude d’anticiper : c’est son métier.

Tel Michel Blanc dans L’Exercice de l’État, Anne-Sophie Souhaité dirige un cabinet ministériel, celui de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, en l’occurrence. Discrète et laborieuse, elle est dévouée à sa patronne, Nadine Morano. D’ailleurs, elle demande la permission de garder son téléphone sous les yeux, « si jamais la ministre m’appelle ». Aujourd’hui, en tentant sa chance face à Jean-Marie Le Guen dans la 9e circonscription, elle s’apprête à jouer la version législative du film de Pierre Schoeller. Un passage de l’ombre à la lumière qui n’abîme pas son teint de fraîche convertie à la politique. Si à 31 ans Anne-Sophie Souhaité n’est pas tout à fait une débutante, elle n’a pas non plus, à la manière d’un Bruno Julliard au Parti socialiste, été élevée au biberon du militantisme.


Juppé, Sarkozy et Morano

Ses armes, la jeune candidate les a faites dans tout ce que l’école au sens large a de plus prestigieux. Le cocktail Normale sup-Sciences Po-Essec supplément DEA d’allemand a un certain cachet. « J’ai un parcours très techno-intello », dit-elle, assurant que cela ne l’éloigne de rien ni de personne, et surtout pas des électeurs. Au contraire, il lui sert. Pour la pondération, l’humilité, le sens du bien. « La philosophie a un caractère engagé », preuve que tout se marie. Anne-Sophie Souhaité, que l’on appelle au cabinet « l’encyclopédie », incarnerait une sorte d’alliance entre l’intelligence d’Alain Juppé et le punch de Nicolas Sarkozy. Ou, bien entendu, de Nadine Morano.

S’il y en a une qui confirme, c’est bien cette dernière, qui le lui rend bien : « Anne-Sophie est une femme à la fois brillante et profondément humaine. Une personnalité comme elle est destinée à aller loin. Elle est très attachée aux gens et à l’intérêt général, c’est pour cela que ça marche si bien entre nous. » Ancrée dans le réel, alors. Proche des gens. Anne-Sophie Souhaité l’affirme : « J’ai une très haute idée de l’Homme. J’adore aller au contact, faire du porte-à-porte. » Le matin, entre 7h30 et 8h30, elle fait les sorties de métro et les pieds d’immeubles. Et ce n’est même pas pénible. Au contraire, « c’est plus intéressant que les petits déjeuners du ministère ». Des bouteilles d’eau et des pommes, jetées d’un balcon, peuvent bien lui tomber sur la tête, et le candidat PS peut bien être archi-favori, ça ne va pas l’arrêter. Primo, elle y croit - même si au fond elle croit surtout en l’immobilisme de celui qu’elle nomme l’« ex-futur ministre de la Santé ». Secundo, sa stratégie de conquête de l’arrondissement n’a pas cette élection législative pour finalité : « Je veux m’inscrire de façon durable dans le 13e. »


Lire la suite dans le 13 du Mois # 17

Publié par Virginie Tauzin
 

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