DOSSIER | Chez Michel, le troquet des truands et des braqueurs | Dossier |
Les témoignages abondent sur l’établissement. Les malfrats s'y retrouvaient et le lieu a connu quelques règlements de compte.
Le propriétaire, sans surprise un certain Michel, n'habite plus le quartier. L'homme traîne néanmoins une réputation sulfureuse. Beaucoup d'histoires circulent autour de son établissement. Des voyous, des malfrats, de la banlieue sud surtout, passaient des soirées là. Gérard Pellegrino, sur la Butte depuis 1978, préfère parler de « mauvais garçons ». À l'époque, les bars fermaient tôt. Les rideaux de fer se baissaient après le départ des derniers clients, mais les jeux de cartes se prolongeaient à l'intérieur tard dans la nuit pour ces habitués un peu spéciaux. L'arrière-bar servait de salle de jeux, tarot ou poker, et on jouait de l'argent. « C'étaient des bons clients, ils avaient de l'oseille et se faisaient discrets », ironise José. Le patron avait droit à son petit nom de truand : Michel la Saleté. Le gérant du bar a changé, mais le nom et le propriétaire sont restés. Les clients : des « beaux mecs »Didier Fossey a travaillé à la BAC de nuit du 13e durant plus de quinze ans. Il assure que des malfrats fréquentaient encore l'établissement dans les années 80. Des figures - Lamotte, le Beau Serge, Abramovic, Cheval - pouvaient s'y retrouver. Ils s'étaient connus en prison, à la Santé ou aux Baumettes, à Marseille. Ils imposaient une forme de respect. « C'étaient des "beaux mecs", avec un code d'honneur. Pour eux, on ne tirait pas sur les flics, et quand on était pris, on se rendait. Je préférais avoir à faire à eux qu'aux petites frappes », raconte Didier Fossey. Il se souvient d'une anecdote savoureuse. « Un soir, on fait une descente de routine chez Michel. Quand on pénètre dans la pièce, on entend "gling gling" sous la table. On se baisse et on y retrouve un calibre. Tout le monde fait mine que ce n'est pas à lui. Et un dit : « Michel, tu fais mal le ménage ! » C'était ça l'ambiance chez lui. » [...]Lire la suite dans Le 13 du Mois #24
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Publié par Éloïse Fagard & Philippe Schaller le 11 Décembre 2012 |