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DOSSIER | Ma coloc' aux 80 printemps

 

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Dépendantes ou pas, certaines personnes âgées font le choix de la colocation intergénérationnelle. C’est particulièrement le cas dans le 13e, dont l’immense parc HLM compte le plus grand nombre de seniors isolés à Paris.

 

Elles se découvrent un tas de points communs : l’une vient du Jura, l’autre y a une maison de famille ; l’une est Rochelaise, l’autre à sa fille à Bordeaux ; l’une se déplace en fauteuil roulant, l’autre a une mère psychomotricienne. Entre Florine, étudiante de 22 ans en recherche d’un logement pour la durée de son stage, et Annette, 70 ans, seule dans un appartement du 13e arrondissement trop grand pour elle, tout s’est joué en quelques minutes. Pour l’association le PariSolidaire, qui les a mises en relation, ce sera un binôme de plus. Comme Florine et Annette, près de 300 conventions sont signées chaque année, à Paris, entre un résident senior et un jeune en quête d’un logement.

Et environ 1 700 se sont conclues depuis dix ans et la naissance de cette nouvelle forme de cohabitation, qui fait de plus en plus parler d’elle. Son principe : endiguer à la fois la difficulté pour les jeunes à se loger et la solitude des personnes âgées, en les réunissant sous le même toit. Deux formules sont alors proposées : la conviviale, pour laquelle un loyer est requis, mais pas forcément une présence, et la solidaire, qui astreint à une compagnie le soir et deux week-ends par mois contre une chambre à l’œil.

 

« Nos jeunes ne sont pas des garde-malades »

« Au tout début, c’était l’idéal, se rappelle Aude Messéan, co-fondatrice du PariSolidaire. Les gens qui nous contactaient étaient dans un esprit total d’altruisme et de curiosité. » Aujourd’hui, si la philosophie de la solidarité est toujours érigée haut et fort par l’association, force est de constater que tant le profil que les motivations des candidats ont changé. Alors que la moyenne d’âge des seniors était de 75 ans il y a encore quelques années, elle dépasse les 80 ans en 2010 pour atteindre aujourd’hui 84 ans, conduisant logiquement ces personnes vers un état de dépendance plus prononcé. « Mais attention, recadre Aude Messéan, nos jeunes ne sont pas des garde-malades, ils ne leur est en aucun cas demandé de porter assistance à la personne âgée. » Le PariSolidaire a beau faire des contrôles réguliers, les abus guettent pourtant ces jeunes qui n’oseront pas les confesser de peur de se retrouver à la rue. « Nous avons aussi constaté une transformation absolue du type de demandes », ajoute la présidente. Un côté solution de la dernière chance. La crise passant par là, la tendance est au rapprochement des générations pour raisons économiques. Les 300 euros par mois apportés par Florine pour la location de sa chambre vont par exemple aider Annette Grancher à payer l’aide-ménagère dont elle a besoin.

 

[...]La suite dans Le 13 du Mois #27


Publié par Virginie Tauzin  le 11 Mars 2013
 

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