SPORT | FC GOBELINS - L'irrésistible ascension d'un club de quartier | Sport |
Le FC Gobelins Paris 13, fondé en 1968 par quelques lycéens footeux et altruistes, a fusionné cette saison avec le Stade Olympique de Paris. Devenu de fait le club du 13e arrondissement, il s’est également mué en une structure forte de près d’un millier d’adhérents – l’un des clubs les plus importants du football français. C’est en pariant sur une stratégie résolument « sociale et solidaire » que le club a pu surnager dans un milieu du sport amateur à l’économie fragilisée.
Quelques kilomètres séparent le petit stade Boutroux, antre historique du Football Club des Gobelins, du Parc des Princes de son « club parrain », le PSG. Dans ce sud profond du 13e barré par le périphérique, le filleul cultive un tout autre genre. Mais connaît aussi, cette saison, une réussite impressionnante. Son échelle : le foot amateur, lequel, en crise ouverte avec sa richissime fédération, se sent le parent pauvre d’un système qui magnifie la performance. « À la fédé en haut, ils ont tellement de fric qu’ils croient que c’est pareil en bas », assène à ce propos le président du FC Gobelins, Philippe Surmon, dans ses locaux de la porte d’Ivry. Cet expert-comptable à la retraite, un sexagénaire athlétique qui porte le survêt’ comme d’autres le costume, est à l’origine de cette petite association créée en 1968 entre élèves du lycée Jean-Lurçat, dans l’avenue qui donna son nom au club, laquelle vient d’être adoubée par la Ville de Paris.
Le club référent du 13eEn fusionnant avec le Stade Olympique de Paris, le club amateur a gagné le droit d’être rebaptisé FC Gobelins Paris 13. C’est aussi devenu le club résident du grand stade Carpentier, tout proche du QG de Boutroux et de son terrain devenu bien étroit. Toutes catégories d’âge confondues, le nombre de licenciés approche aujourd’hui le millier, soit plus encore que l’addition des deux clubs escomptée par la Ligue de Paris et les dirigeants du club. Un résultat rarissime, selon Philippe Surmon. La clef du développement du FC Gobelins, dorénavant classé 14e club français en nombre d’adhérents selon une étude de la FFF, a toujours résidé dans ses projets sociaux à l’intention des jeunes footballeurs défavorisés. En 2006, le club prend le risque d’embaucher un directeur général pour prendre de l’envergure. Henrique Marques, un quadra hyperactif au long passé d’éducateur et d’entraîneur passé notamment par le quartier des Tarterêts est aussi diplômé de philosophie. C’est un pro éclairé du foot amateur qui, avant d’intégrer le FC Gobelins, a été responsable des projets associatifs à l’US Ivry, un mastodonte francilien aux 450 000 euros de subventions municipales. Las de la culture de la gagne qui y prenait le pas, il décide de rejoindre le 13e avec cet axiome : associer le modèle de l’économie sociale et solidaire aux nouvelles ambitions sportives du club. Une feuille de route largement remplie.
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Publié par Jérémie Potée le 13 Mars 2013 |