PAR DESSUS LE PERIPH' | Les indésirables du Bois de Vincennes | Par-dessus le periph' |
Deux aires d’accueil pour les gens du voyage doivent voir le jour à Paris. L’une à Boulogne, l’autre dans le bois de Vincennes. Mais ce projet n’est pas du goût de tous. Plusieurs municipalités des alentours du bois ont lancé une pétition pour s’y opposer. Problème : elles-mêmes sont dans l’illégalité.
Les gens du voyage ne sont pas les bienvenus dans le bois de Vincennes. Depuis plusieurs mois, une dizaine de communes riveraines du Val-de-Marne protestent contre le projet de la Ville de Paris d’implanter une aire d’accueil pour les nomades sur le plateau de Gravelle, situé à l’est du bois. À travers une manifestation et une pétition, les maires de Saint- Mandé, Saint-Maurice, Vincennes, Nogent, Joinville et Charenton se mobilisent « pour empêcher cette nouvelle atteinte à l’intégrité du bois de Vincennes et protéger la vocation d’espace vert naturel essentiel aux populations ». Cette aire, qui devrait voir le jour en 2014, est destinée à accueillir une trentaine de voyageurs ayant un proche malade hospitalisé à Paris. « Un dispositif nécessaire, surtout quand on sait que les familles sont parfois amenées à stationner sur les parking des hôpitaux », estime Jérôme Burcklen, chargé du pôle habitat à la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les tsiganes et les gens du voyage (FNASAT). Mais tous ne partagent pas son avis.
La scolarité des enfants en questionParmi les principales critiques : l’atteinte à la « vocation d’espace de nature » du bois et son éloignement. « L’aire doit être plus près des installations sanitaires et éducatives. Là c’est isolé, c’est un regret que l’on peut avoir », commente Noam Leandri, membre du comité central de la Ligue des droits de l’homme sur la section Nogent-Le Perreux. « Il n’y a pas d’hôpitaux et l’école la plus proche est à 5 km », dénonce par ailleurs Caroline Boichot, collaboratrice parlementaire de Christian Cambon, sénateur-maire UMP de Saint-Maurice à l’origine de la pétition. Pour elle, il aurait été tout à fait possible de proposer un emplacement plus central : « À la place, ils ont mis la Foire du Trône ! » « Cela fait partie des limites de l’emplacement », reconnaît également Jean-Jacques Joucla, directeur de cabinet de Jean-François Voguet, maire communiste de Fontenay- sous-Bois qui, contrairement à ses collègues, soutient le projet. Avant d’ajouter : « Des enfants qui habitent à plus de 5 km de leur école, il y en a plein en France ! »
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Publié par Rozenn Le Carboulec le 19 Juin 2013 |