À 30 minutes de la Porte d'Italie, à l'Haÿ-les-Roses, se trouve un lieu à la fois champêtre et romantique : la Roseraie du Val-de-Marne. Avec ses 3 100 variétés, cet écrin de verdure abrite la première collection de roses au monde. Rien que ça. On vous emmène en balade.
« C'est un jardin, extraordinaire... » Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la chanson de Charles Trénet qui me trotte dans la tête. Pourtant, dans ce lieu que je m'apprête à vous faire découvrir, il n'y a aucun canard qui parle anglais. En revanche, l'endroit vaut largement les 30 minutes en bus de la Porte d'Italie : bienvenue à la Roseraie du Val-de-Marne. Au cœur du parc départemental de l'Haÿ-les-Roses (une ville qui porte sacrément bien son nom) se trouve un jardin à la française spécialisé dans la reine des fleurs. Dès l'entrée, tous mes sens entrent en éveil. L'odeur, envoûtante et parfumée, me monte au nez tandis que mes yeux s'illuminent du panel de couleurs incroyables des pétales. C'est un lieu à la fois bucolique, champêtre et romantique, à deux pas de Paris : presque inespéré. Le parc qui l'entoure possède même quelques aires de jeux pour enfants et les arbres invitent à pique-niquer à l'abri de leur ombre, histoire de changer des bords de Seine. En ce moment c’est la période idéale pour vous y rendre : la Roseraie n’ouvre ses portes que de début mai au 21 septembre mais, disons-le franchement, la période de floraison maximale s'étend seulement de mi-mai à mi-juin.
Le premier jardin occidental 100% roses
À quelques jours de l'ouverture officielle, Patrice Lorvo, jardinier et agent d'accueil, nous fait visiter son lieu de travail. « Les rosiers Banks, avec pompons jaunes et blancs, sont toujours les premières fleurs écloses, explique-t-il. Elles nous indiquent la saison. » Véritable écrin de parfums de 1,7 hectare, c'est le premier jardin occidental entièrement dédié aux roses. Déployé en ailes de papillon, il fût dessiné par le paysagiste Edouard André à la demande de Jules Gravereaux, qui entreprend dès 1894, la plus grande collection du genre « Rosa ». Le Conseil général du Val-de-Marne, propriétaire depuis 1968, l’ouvre au public au moment de sa floraison et y organise des concerts les week-ends de juin.
Jardin des roses d’Extrême-Orient, allée des roses thé, allée des rosiers pimprenelle... Les noms des 3 100 variétés et plus de 13 000 pieds de roses résonnent comme un appel à l'évasion, le tout au milieu d'éléments architecturaux pas mal romantiques. Dôme, miroir d'eau, fontaines, statues, théâtre de verdure, tout y passe. Au cours de la promenade, ces décorations nous racontent leur histoire, les noms des roses aussi. Jean-Pierre Coffe, Sylvie Vartan, Louis de Funès ou Charles De Gaulle, de nombreuses variétés de fleurs se voient baptisées d’un nom de célébrité. Chaque créateur de rose en fait la demande auprès d'elles afin d'obtenir leur autorisation. Toujours plus sympa de donner son nom à une rose qu’à un porte-avion, à priori. Ce n'est pourtant pas du goût de chacun dévoile notre guide : « Le Commandant Cousteau avait donné son accord de son vivant mais, par la suite, son épouse réclamait des royalties... Donc on l'a rebaptisé le Grand 8 ». Rien à voir.
En véritable passionné, Patrice a ses petits endroits favoris : derrière le dôme se cachent la rose Nuit d'Orient au parfum très intense et un rosier liane, La Mortola, qui ressemble à un arbre avec au bout une grosse boule blanche. « J'aime ce jardin pour son côté ancien. C'est tout de même la première collection de roses anciennes dans le monde !, explique avec une certaine fierté l'agent d'accueil/jardinier. J’ai travaillé un temps dans un autre parc du Val-de-Marne mais, au bout de quelques mois, j'ai souhaité revenir ici. » Lors de visite des groupes, il prend plaisir à renseigner les curieux sur l'aspect technique car « tailler un rosier, c'est tout un art ». C’est qu’il en connait un rayon en la matière.
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