Femme à fables
Professeure de littérature orale à l’université Paris-Diderot, Bernadette Bricout est surtout l’une des seules spécialistes mondiales du conte. Le conte traditionnel, ancestral et oral, plutôt que moderne et manuscrit. Un champ peu commun qui promet un voyage sans fin à travers les cultures.
D’un côté, de gentilles princesses épousent de charmants princes et s’épanouissent dans la maternité... ; de l’autre, le Petit chaperon rouge mange la chair et boit le sang de sa voisine avant de s’adonner à un strip-tease. Inutile de préciser qu’une spécialiste mondiale des contes s’intéresse davantage à la deuxième catégorie d’histoires. Disney, très peu pour Bernadette Bricout. Son dada : « Tout ce qui se transmet de la bouche à l’oreille. » Contes, légendes, mythes, chansons populaires, proverbes, formulettes, histoires drôles, berceuses... Car le conte, c’est avant tout l’oralité et la transmission. Bernadette Bricout en est passionnée.
C’est le service culture de l’université Paris 7-Diderot qui nous a convaincus de réaliser son portrait, spécialité et personnalité qui valent le détour nous dit-on, d’autant plus qu’un festival du conte, qu’elle organise, se profile en octobre (1). Pas très banal comme branche, en effet. Bernadette Bricout enseigne la littérature orale dans cette université du 13e et en est aussi la vice-présidente en charge de la vie culturelle et de l’université dans la ville. Dans un appartement situé en dessous de celui qu’elle habite, dans le 15e, elle a aménagé son espace de travail, avec balcon et grande bibliothèque. C’est un des rares jours de forte chaleur de l’été et l’universitaire insiste pour qu’on goûte un jus de cerise-pêche blanche qu’elle a récemment découvert au supermarché. Il faudrait siroter en s’approchant du mur de livres bien ordonnés, en parcourir les titres attentivement, pour mesurer l’étendue de la spécialité. Peu de bibliothèques regorgent d’autant d’ouvrages spécialisés. « Ici, c’est ma sphère de travail, j’y ai ici toute ma documentation et je suis comme en connexion avec ces livres », explique-t-elle.
Retrouvez la suite du portrait dans le 13 du Mois #43
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