 « J’étais seule avec trois gosses à 32 ans. J'ai attendu à la permanence avec ma poussette pour avoir ce logement social. Je ne suis pas sûre que ça méritait qu'on me crache à la gueule. »
Conseillère de Paris déléguée à la petite enfance et première adjointe, Anne-Christine Lang est, dans le 13e, l’un des principaux visages politiques de ces dix dernières années. Suppléante de Jean-Marie Le Guen, elle l'a remplacé au pied levé sur les bancs de l'Assemblée nationale le 10 mai dernier. Retour sur un déménagement agité.
Elle a souvent « pris le train en marche ». Il y a 16 ans déjà, alors professeure d’anglais, Marie-Christine Lang a été sollicitée pour rejoindre le cabinet de Claude Allègre. Puis en mai dernier, pour se retrouver sur les bancs de l'Assemblée. Quand on la rencontre, un soir de juillet, elle reconnaît avoir été, au départ, « un peu assommée ». Par la période politiquement agitée, la débâcle du PS aux municipales et aux européennes, le rythme effréné et les débuts « rock'n'roll » de sa nouvelle vie de députée. Sa rentrée à elle s’est faite en cours d'année, un 10 mai. À un moment où ses collègues, dans les commissions, « étaient déjà positionnés ». 10 mai : « Une date mémorable », celle de l'élection du premier président socialiste de la Ve République, mais aussi de son premier vote. En 1981, elle avait 19 ans.
Les yeux tout justes décollés de l'écran de son ordinateur, celle qui a remplacé Jean-Marie Le Guen quand il a été nommé secrétaire d'État évoque ses premiers pas au palais Bourbon. « On imagine mal la journée d'un parlementaire. Les choses s'enchaînent vite, la diversité des sujets dont on est saisi et le nombre de textes qui passent en séance font que les journées sont assez fatigantes. » Elle a dû apprendre, comprendre, « se repérer dans les lieux », s'adapter à son nouvel emploi du temps. Les mardis, mercredis et jeudis, elle siège désormais à l'Assemblée, tandis que les lundis et vendredis, elle reste à son poste de conseillère de Paris déléguée à la petite enfance, en mairie.
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