PORTRAIT | Eva Jospin | Portrait |
Promenons-nous dans les bois
D'elle, d’aucuns retiendront surtout que c'est la fille de Lionel Jospin. Son nom, pourtant, a bien voyagé depuis, dans les forêts en cartons qu'elle bâtit, notamment pour le Palais de Tokyo, où elle expose actuellement. Rencontre de l'artiste dans son atelier, aux Frigos.Long manteau, chaussures à talon, téléphone à la main. Lorsqu'elle arrive aux Frigos ce jeudi matin, Eva Jospin semble avoir tout d'une femme d'affaires. Depuis quelques temps, elle a dû engager des assistants tant les projets abondent, les commandes s'accumulent, le rythme s'accélère. Le temps, c'est pourtant la force de cette artiste. Lorsqu'elle a emménagé dans le grand atelier qu'elle occupe désormais dans le bâtiment, elle s'est dit que la meilleure façon de pallier les problèmes de productions, de moyens, c'était de remplacer l'argent par le temps. Les minutes passées sur chaque œuvre, sur chaque détail, feraient la force et la richesse de ses créations. Il lui aura fallu trois mois pour réaliser la forêt - une de ses premières - qui habille son atelier, et six mois pour celle qui introduit l'exposition « Inside », en ce moment au Palais de Tokyo. De la forêt au carton, et vice-versaC'est la vision d'une forêt en arrière-plan d'une de ses œuvres qui a donné l'envie à Eva Jospin d'aller plus loin. Elle s'est aventurée dans ce projet, s'y est plu, et peut-être un peu perdue en chemin. « Je ne savais pas combien de temps ça allait me prendre. Quand on se lance dans quelque chose de minutieux, c'est un fil à la patte, comme écrire un livre, c'est toujours plus long qu'on ne le pense. » Aujourd'hui, ce sont les spectateurs qui se perdent dans ses forêt, comme celle qui sert de porte d'entrée de l'exposition au Palais de Tokyo. Ce paysage, qui se fait à la fois l'écho des contes de notre enfance, de nos angoisses, de notre soif d'aventure, de fuite, mais aussi d'émerveillement, est une invitation à l'introspection. « Il y a toujours une réflexion du point de vue de l'intériorité par rapport à la forêt, d'autant plus quand elle est exposée dans un ancien lieu industriel. On casse son ailleurs, on crée son jardin idéal », commente Eva Jospin. [...] Lire la suite du portrait dans Le 13 du Mois #46
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Publié par Rozenn le Carboulec le 08 Décembre 2014 |