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Entretien avec Pierrick Renault Delasauvagere, président de la Grande Masse des Beaux-Arts « Nous voulons continuer de sensibiliser le grand public au travail des architectes et des artistes »
Pierrick Renault Delasauvagere, jeune diplômé de l’école d’architecture Paris-Val de Seine est le président de La Grande Masse des Beaux-Arts. Il porte le flambeau d’une association étudiante vieille de plus de 80 ans, qui partage aujourd’hui avec le grand public sa passion pour l’art et l’architecture. Retour avec lui sur l’engagement de générations de « massiers ».
Le 13 du Mois : La Grande Masse des Beaux-Arts est l’une des plus vieilles associations étudiantes de France, quelles ont été ses intentions premières ?
Pierrick Renaud Delasauvagere : Effectivement, l’association existe depuis 1926. À l’époque l’école des Beaux-Arts regroupait des filaires d’art et d’architecture. La Grande Masse était, pour résumer grossièrement, son BDE [Bureau des élèves, ndlr]. Le but c’était l’entraide entre ses sociétaires et anciens élèves : communication, aide à l’organisation d’expositions, à l’insertion sur le marché du travail. En 1968, l’architecture est sortie des Beaux-Arts et l’association a perduré en dehors de ses murs. Aujourd’hui, elle est très présente dans plusieurs écoles d’architecture dont celle de Versailles et de Paris-Val de Seine dans le 13e, mais elle n’occupe plus de locaux dans les écoles. Ses orientations ont donc été redéfinies. Vous proposez plusieurs activités dans le 13e. Avez-vous choisi cet arrondissement en raison de sa diversité architecturale ? En réalité, le lien avec le 13e s’est fait de fil en aiguille. D’abord parce que beaucoup d’étudiant de Paris-Val de Seine impliqués habitent dans l’arrondissement. Il y a eu ensuite la rencontre avec l’Âge d’or. Nous y organisons des expositions tous les mois et nous proposons un atelier de modèle vivant chaque mardi à l’étage du restaurant. Puis on a fini par rencontrer la Mairie. Mais il est vrai que le patchwork dans l’évolution urbaine du 13e est très intéressant. On propose d’ailleurs un atelier d’initiation à l’architecture pour les enfants, ou encore des visites dans la ville pour les adultes. Finalement, il n’y a plus grand lien avec le folklore estudiantin de l’époque… Le terme de « Grande Masse » a-t-il encore du sens ? L’idée, à l’origine, était de « faire masse ». Dans chaque atelier des Beaux-Arts, il y avait une masse, une équipe d’élèves qui gérait son organisation sur le modèle des délégués de classe. La Grande Masse centralisait les différentes masses. Aujourd’hui, on n’a plus aucune influence sur elles, mais on a hérité du vocabulaire. C’est notre patrimoine. Le folklore persiste pendant les fanfares des Beaux-Arts, crées dans les années 50 et que notre association regroupe. Ce qui est presque plus important que la musique, c’est la mise en scène, les costumes. L’association a marqué des générations, certains sont très contents de savoir qu’elle existe encore. Mais si on garde ces traditions, ce n’est pas quelque chose que l’on renforce. Sortie de l’école, comment comptez-vous pérenniser l’action de la Grande Masse des Beaux-Arts? On aimerait bien renouer avec l’essence de l’association : aide financière pour étudiants en difficulté, aide au « placement », c’est-à-dire faire l’intermédiaire entre les agences et jeunes diplômés qui cherchent de l’emploi, et dans l’idéal une aide au logement. On a également le projet d’un atelier de sérigraphie, des projets de publication et de visites de chantiers. Ces initiatives marchent bien parce que nous sommes passionnés et sans doute aussi parce que nous pratiquons des prix intéressants. Nous voulons continuer de sensibiliser le grand public au travail des architectes et des artistes.
Atelier libre de dessin d’après modèle vivant, à l’Âge d’or, 26 rue du Docteur Magnan. Tous les mardis et les 1e et derniers lundis du mois de 19h30 à 22h. De 5 à 10€. Informations :
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Publié par Rébecca Khananié le 09 Décembre 2014 |