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PORTRAIT | Ben Mazué

 

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Dr Slam

Ben Mazué a préféré le micro au stéthoscope. La médecine lui a appris à écouter et la chanson à s’exprimer. Et le 13e, où il réside et où il a fait ses premières armes, à s’épanouir.

Il est 9 heures du matin et il pleut. C’est bientôt l’hiver. J’ai rendez-vous avec Ben Mazué. Quand le rédacteur en chef du 13 du Mois m’a proposé de faire le portrait de ce chanteur qui fêtera ses 34 ans peu après la sortie de ce numéro, j’ai accepté immédiatement. Simplement parce que je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant, avec deux albums à son actif, Ben Mazué n’est pas un inconnu. J’ai pu le vérifier la veille de notre rencontre, à l’Européen, le 16 décembre. La salle de 400 places située près de la place de Clichy était pleine. Il y donnait son dernier concert de l’année, constitué notamment de chansons extraites de 33 ans, son deuxième opus sorti il y a quelques mois, et de quelques autres, plus anciennes, déjà de véritables classiques que ses fans connaissent par cœur.

Un Brel du rap

En novembre, Ben Mazué se produisait déjà à l’Européen et le 5 février 2015, il s’y produira à nouveau, probablement devant un public conquis, à l’image de ce couple de quadragénaires assis près de moi : « Récemment, me dit l’homme, je me suis dit que je n’allais pas devenir un vieux con et qu’il fallait que je connaisse le rap. Je n’aime pas le rap, je cherchais de bons auteurs, je cherchais un Brel du rap. Je suis tombé sur Confession d’un rap addict [son premier single, ndlr]. J’ai trouvé ça tellement incroyable que je l’ai fait découvrir à ma femme. » Un Brel du rap. Cette définition tombe bien pour cet artiste qui a reçu en 2006 sa première récompense, le Prix Sacem des découvertes, à Vesoul, lors du festival... Jacques Brel. Il est maintenant neuf heures et demie du matin. Je n’attends pas Madeleine mais, en ce lendemain de concert, un chanteur aux cheveux orange qui m’annonce par SMS qu’il sera en retard. Nous devons nous retrouver à la Butte-aux-Cailles. Tout au bout de la rue, au-dessus du centre commercial Italie 2, s’élève la tour où il habite depuis 2012 avec sa femme et leurs deux bambins. Au 23e étage. Ce n’est pas un scoop. Même si la veille chacun de ses fans a bien eu l’impression qu’il lui confiait un secret dans le creux de l’oreille. Ben Mazué, dont le show « impudique » emprunte au stand-up, mêle à ses chansons des confidences bien rôdées. À l’Européen, quatre jeunes femmes, travaillant toutes à la BnF, sont venues en bande écouter la scansion particulière de ce chanteur qui rappe ses histoires de trentenaires un peu seules qui s’amourachent de types plus jeunes, des histoires d’amour toujours. L’une d’elles, la plus jolie, toute de noir vêtue, l’a découvert dans l’émission d’André Manoukian. Il y chantait Vivant. Cet hommage à sa mère disparue l’a émue. Elle traversait un moment difficile. Les chansons sont nos hymnes, Ne me quitte pas un message personnel dédié à une anonyme qui existe quelque part.

 

 

Retrouvez l'intégralité de l'article dans le 13 du Mois #47

 

 


« Le 13e, à chaque fois, c’est du hasard. Je n’étais pas partant pour y vivre parce que ce n’est pas un quartier de musiciens. Mais finalement, j’aime le fait que ça ne soit pas hyper à la mode. »


 

 

24 janvier 1981 : Naissance à Nice

2006 : Prix jeune talent de la Sacem

2008 : Diplôme de médecine et premières scènes sur la péniche El Alamein

2011 : Premier album, Ben Mazué

2012 : S’installe dans le 13e

2014 : Deuxième album, 33 ans

 


Publié par Olivier Bailly  le 08 Janvier 2015
 

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