DOSSIER | Les petits rendez-vous libertins du 13e | Dossier |
La Fine gueule, cave à vins qui se veut « alternative », s’est dotée depuis ce début d’année d’une spécialité : s’y retrouvent, lors d’événements réguliers, un petit bataillon de libertins parisiens.L’événement a eu lieu le mercredi 25 février à la Fine gueule : l’anniversaire des dix ans de la maison d’édition Tabou, spécialisée dans la littérature érotique. Là, sept auteurs se sont succédé pour lire à voix haute des extraits d’un de leurs bouquins. Du subversif – c’est le principe – dans les textes comme dans les apparences : Eva Delambre, auteure de Devenir sienne, portait des cuissardes et une laisse lui enserrait le cou, Leeloo Van Loo, qui a écrit Transports en commun, était vêtue d’une robe gothique victorienne, tandis que Son Excellence Otto, qui a lu un extrait de Foutre de guerre, arborait un look de petit soldat sadique, fine moustache, ceinture et longues bottes en cuir. Devant eux, des habitués, pas vraiment de la Fine gueule ni du quartier des Peupliers, même pas du 13e, mais plutôt du milieu libertin parisien. « Ce sont essentiellement des artistes et des bloggeurs, précise Cyril Torok, patron du lieu. Ils sont issus soit de mon réseau, soit de celui de la maison d’édition. » Depuis le début de l’année, la Fine gueule multiplie les rendez-vous sur cette thématique. Un créneau qui semble valoir le coup : ce soir-là, au moins quarante personnes se sont serrées dans la petite salle, et on imagine, à la louche, autant de bouteilles de champagne vidées.
« Des mots crus ou épicés », l’atelier d’écriture érotique« Ça s’est fait comme ça, en discutant avec des amis », confie Cyril Torok. En novembre dernier, il se rend à la présentation du premier roman de Marion Favry, S’occuper en t’attendant, publié aux éditions La Musardine. « Il avait envie d’organiser des événements autour de l’érotisme. Ça tombait bien parce que j’animais déjà des ateliers d’écriture classiques, et avais envie de les orienter vers l’érotisme », raconte Marion Favry. « Des mots crus ou épicés » a vu le jour en janvier, et suit le rythme d’un atelier par mois (1). Le temps d’une soirée, au prix de 20 euros incluant une consommation, la Fine gueule accueille une dizaine de griffonneurs novices ou confirmés, pour une majorité « déjà intéressés par l’érotisme » ou fréquentant « de près ou de loin le milieu libertin », explique l’écrivaine. Les autres, les non-initiés au libertinage, craignent au départ « de se retrouver dans un endroit un peu louche et un peu pervers, poursuit-elle, mais ils sont vite rassurés. » La particularité de cet atelier est qu’une fois l’écriture passée, la lecture des textes s’ouvre au public, attirant surtout un public d’habitués de la cave à vins. Mais l’animatrice aimerait inviter une population locale à venir écrire. « Ce n’est pas évident, c’est sûr. Au départ, certains ont la sensation de ne pas aller assez loin, d’être dans la retenue, mais quand ils voient que d’autres osent, ils se disent “pourquoi pas moi ?” »
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Publié par Virginie Tauzin le 16 Mars 2015 |