CULTURE | Entretien avec Rémi Bovis, directeur de la coopérative de rue et de cirque | Culture |
« La rue doit être un espace de création et d’expression artistique »Depuis dix ans, la Coopérative de rue et de cirque (2r2c) œuvre à la production, la diffusion et l’accompagnement de la création artistique dans l’espace public et à la promotion de l’art de rue. C’est depuis la rue Damesme que la petite équipe, qui y a installé ses bureaux depuis un an et demi, gère une programmation de théâtre et de cirque contemporain hors les murs, à même les trottoirs. Entretien avec son directeur, Rémi Bovis.
Le 13 du Mois : Comment est née cette coopérative et quels sont vos liens avec le 13e arrondissement ? Remi Bovis : La Coopérative de rue et de cirque (2r2c) produit, diffuse et accompagne la création artistique dans l’espace public depuis 2005. Nos bureaux sont installés dans le 13e depuis un an et demi seulement, mais en réalité, on y travaille depuis nos débuts. C’est un territoire intéressant, qui est en pleine évolution depuis vingt ans, qui pose de nombreuses questions sur l’espace public, sur le métissage des habitants. Par ailleurs, le sud 13e est très peu dense en structures et établissements culturels. Et comme notre projet est d’aller à la rencontre des habitants, d’amener des projets artistiques au plus près de leur habitation et de leur lieu de travail, on a choisi d’être ici.
Pourquoi la rue ? Pour que le théâtre profite à un public plus large ? Notre conviction est que l’espace public doit être un espace de création et d’expression. C’est pour casser ce clivage avec la salle que nous avons choisi la rue – même si je suis fervent amateur du spectacle en salle. Travailler dans la rue implique des contraintes car l’espace public est un espace du quotidien. C’est cette rencontre entre l’art et le quotidien qui nous intéresse.
Est-ce que les gens viennent spontanément ? On fait un travail de communication, auprès de nos bases de données et des institutions, mais on communique également beaucoup dans les quartiers pour faire venir la population qui y habite. Et oui, le public est au rendez-vous, qu’il vienne du quartier ou de l’extérieur.
Quels sont les principaux axes de programmation ? C’est comme une programmation de théâtre, sauf qu’on n’a pas de murs. Une œuvre écrite pour la rue est une œuvre en soi. Elle a besoin d’être présentée à un public comme une pièce de théâtre pendant plusieurs semaines. Nous faisons travailler les sociétaires, mais aussi de nouveaux artistes que nous découvrons, que nous trouvons intéressants. Et depuis cinq ans maintenant, nous avons la certification scène conventionnée pour l’accompagnement et la création cirque et art de la rue. Pour nous, la création est le pilier principal. L’idée est de permettre à des compagnies, des artistes de montrer leurs spectacles en dehors des salles sur un terrain particulier qui est celui de Paris.
Le projet Territoires en question s’inscrit pleinement dans ce projet d’appropriation de l’espace public… Ce projet est particulier : on s’est donné un territoire, le sud du 13e, et on a travaillé sur le lien avec ses communes voisines, sur « ce qui fait frontière ». Certains ont travaillé sur le périphérique, d’autres sur le lien social et la mixité etc. Il y a eu un an pour le repérage, d’adaptation in situ et de rencontres avec des structures locales. Vient maintenant le temps du rendez-vous avec le public. Ce qui nous intéresse, c’est comment le propos des artistes arrive à rencontrer un quartier, ses habitants, son urbanisme, son rythme et comment il s’en sert, s’y confronte, ou s’y adapte pour raconter son histoire.
Infos pratiques : Territoires en question : jusqu’au 3 mai, dans les rues du 13e et du Kremlin-Bicêtre. Toute la programmation sur www.2c2r.coop. Infos et réservations au 01.46.22.33.71 et Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. . « Entrée » libre.
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Publié par Rebecca Khananié le 20 Avril 2015 |