DOSSIER | Paris 13, scène vivante | Dossier |
Avec ses tours, ses friches et son métro aérien, l’arrondissement a surtout été repéré dans les films graves, voire carrément noirs. On y a vu des gueules : Belmondo, Delon, Ventura. Depuis Paris Rive Gauche, il s’affiche plus soigné et branché. Petit historique du 13e dans les films.Parfois, en passant sur l’avenue d’Italie, non loin du jardin du Moulin-de-la-Pointe, on aperçoit de gros camions stationnés devant une maison à étages. Des gens entrent et sortent, ça s’active. D’autres fois, près de la grande bibliothèque de grandes flèches fluo portant l’inscription d’un titre de film ou de spot de pub sont scotchées sur des lampadaires. C’est Paris, rien d’anormal. Tant de films, de séries, de courts-métrages, de publicités s’y déroulent (rarement moins de cent tournages chaque jour), il faut bien en croiser quelquefois. Y compris, donc, dans le 13e, mais pas de Midnight in Paris, le film tour Eiffel de Woody Allen sorti en 2011, au coin de la rue. « Le cinéma dans le 13e ne filme pas le Paris carte postale. C’est un Paris plus sombre », souligne Guillaume Robequain, auteur de Au cinéphile gourmand, ouvrage qui répertorie les (bons) restaurants parisiens qui ont fait office de lieux de tournage. Il y a de tout, en fait, du policier, du drame, de la comédie. Le décor est peut-être sombre, mais il est surtout réaliste, brut, et les quartiers si différents qu’on peut y situer l’action de tout ce qui n’est pas « carte postale ». Entre le début de cette année et mi-octobre, les rues du 13e ont accueilli 106 journées de tournage. Une moyenne correcte, à mi-chemin entre les 294 journées du 18e et les 63 du 14e (les 8e et 10e ainsi que les quatre arrondissements centraux sont aussi parmi les mieux classés). Michel Gomez, directeur de la mission cinéma de la Mairie de Paris, est formel : « Si le 13e plaît, c’est grâce à ses quartiers atypiques que l’on ne retrouve pas vraiment ailleurs dans Paris. » La Butte-aux-Cailles, les Olympiades, les Frigos, la passerelle Simone de Beauvoir et le nouveau quartier de la Grande bibliothèque sont autant de décors recherchés. « Paris Rive Gauche, avec son côté très rectiligne, très carré, est demandé pour les publicités. En 2015, dix tournages s’y sont déroulés, sur les 147 parisiens », ajoute Michel Gomez.
Bourvil sort du métro Saint-Marcel Aussi loin que remonte nos souvenirs cinématographiques, le 13e s’est affiché dans les films. Beaucoup sont tombés dans l’oubli, mais l’essentiel est là. En 1956, la traversée de Paris qu’entament Gabin et Bourvil (La Traversée de Paris, Claude Autant-Lara) démarre rue Poliveau dans le 5e arrondissement, non loin de la station de métro Saint-Marcel. Dans l’une des premières scènes du film, on voit Bourvil en sortir en compagnie de sa fiancée, au son d’un violoniste assis sur les marches. Une autre scène montre les compères de fortune marcher sous le métro aérien, probablement boulevard de l’Hôpital (à vérifier sur la photo). Quelques années plus tard, c’est ce même Bourvil que l’on retrouve place Jeanne-d’Arc dans Un Drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky. Il descend d’un bus et entre dans le bar Zinc Attitude où il s’attable avec plusieurs hommes, dont l’inspecteur Cucherat, incarné par Francis Blanche. L’église Notre-Dame de la Gare, sur la place, servira également de décor. En 1966, dans La Grande vadrouille, Bourvil tourne encore non loin de là, en couleur cette fois, aux bains de la grande Mosquée de Paris, dans la scène mythique du « Tea for two » avec Louis De Funès (« Are you ? – You are ? »).
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Publié par Virginie Tauzin le 09 Novembre 2015 |