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PARALYMPIQUES 2012 - Londres... ou presque

 

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Au stade Charléty s’entraîne le recordman français du 800 mètres, Timothée Adolphe. Tim est aveugle et court à l'aide d'un guide. Objectif du duo : la qualification pour les Jeux paralympiques. Las, les règlements du handisport ne les ont pas aidés. Voici la chronique d'un joli rêve avorté.

Difficile de dire lequel règle son pas sur celui de l'autre. Quand ils marchent côte à côte, d'instinct, Timothée Adolphe et Thomas Imbert adoptent le même rythme. Quand ils sprintent, la synchronisation de leurs mouvements est encore plus impressionnante.

Depuis que « Tim » s’est remis à l’athlétisme, il y a un an et demi, ils courent ensemble à l’entraînement et en compétition, la main droite de l’un liée à la main gauche de l’autre par une corde. Tim est aveugle et Thomas a appris à devenir ses yeux sur la piste. Il l’aide à rester dans son couloir et le renseigne sur la position de ses adversaires. Une règle d'or : c’est Timothée qui doit couper la ligne d’arrivée le premier.


Une paire d’yeux pour quatre jambes

 

Un athlète non-voyant met parfois des mois à trouver un guide qui lui convienne. Entre ces deux-là, ça a été immédiat. Ils s'entraînaient tous les deux dans le même club et Thomas voulait tenter l'expérience. En général, c'est ainsi que ça se passe.

Quelques semaines après leur rencontre en avril 2011, Tim battait son premier record de France « non-voyant » sur 800 mètres, en 2'05. Arthémon Hatungimana, leur entraîneur au Paris université club, s’occupe de plusieurs athlètes handisport. Le cas de nos deux sportifs l'a épaté. Ils ont le même âge, 22 ans, et le même gabarit, ce qui aide, mais leur entente dépasse la moyenne. « Ils se parlent beaucoup, pendant la course et en dehors. Et ils ont la même mentalité », souligne l’entraîneur. Assez tôt, les deux équipiers sont devenus très potes, un lien pas si fréquent dans la discipline.

La confiance passe aussi par la dérision. Thomas aime bien chambrer Tim à coups de mauvaises blagues, façon « regarde où tu mets les pieds ».

Tous les deux sont extrêmement déterminés. La gagne, ils n’ont que ce mot à la bouche. Thomas fait de la compétition depuis son plus jeune âge : athlétisme, boxe thaï ou football américain, c'est un touche-à-tout. Avant qu’il ne devienne complètement aveugle à l’adolescence, Tim n’avait « jamais perdu une seule partie de basket dans le jardin familial ni un seul match de tennis sur la console », se souvient son père.

 

La fédé fait des siennes

 

Bille en tête, motivés par un record de France tombé très vite, les garçons décident de tenter la qualif' pour les Jeux paralympiques de Londres. Pas gagné d'avance : la préparation aura duré un an à peine, ponctuée par de gros pépins physiques. Au printemps, Tim est opéré de l’appendicite puis Thomas attrape la rougeole.

Mais, avec nos critères de « valides », on aurait pu croire que le fameux record leur aurait ouvert d'office les portes des JO. Pas en handisport, la faute à un règlement tortueux. Sur cette distance, les minima fixés par la Fédération sont calés sur les temps des malvoyants, forcément plus rapides que Tim. Les deux garçons ont quand même voulu tenter le coup jusqu'au bout. Dernière étape qualificative, les championnats d’Europe de juin. Encore raté. Mais qui ne tente rien n'a rien...

 

[...] Lire la suite dans Le 13 du Mois #20

 


Publié par Administrator  le 13 Juillet 2012
 

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