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DOSSIER | Entretien avec Marie-Christine Odent, conseillère conjugale et thérapeute de couple depuis quinze ans, avenue d’Italie.

 

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« La sexualité bien vécue donne de l’énergie »

Le 13 du Mois : Les couples en crise qui vont consultent évoquent-ils systématiquement leur sexualité ?

Marie-Christine Odent : Je n’en parle pas si on ne m’en parle pas, mais on m’en parle toujours ! Et c’est normal : l’absence de sexualité, le manque de désir, l’insatisfaction de l’un des partenaires ou encore l’adultère sont des symptômes d’un couple en crise. Quand il vacille, ça ne se passe pas bien au lit, c’est automatique. Mais c’est, avec l’argent, l’un des sujets les plus délicats à aborder, et les plus importants.

 

Justement, diriez-vous que la sexualité est de plus en plus importante, qu’elle prend plus de place qu’avant dans un couple ?

Elle a toujours été importante, mais on n’en parlait pas. Quand ça n’allait pas, on endurait. Aujourd’hui, on ne s’installe pas dans la médiocrité, il faut que cela fonctionne, soit à la hauteur. Cependant, il y a tellement de films, de couvertures de magazines, de livres qui parlent de sexe ou de plaisir, que les gens sont devenus trop exigeants. La tentation est partout. Ces applications sur smartphone, par exemple...

 

Gleeden, Snapchat ?

Oui, elles mettent le couple en danger. Un couple fragilisé va plus facilement déraper.

 

Ce ne sont pas ces tentations qui fragilisent le couple ?

Je ne pense pas. Le couple se fragilise tout seul, lorsqu’il franchit des étapes importantes, comme les fameux trois ans.

 

Ce n’est pas une légende ?

Non, c’est ce que je constate. Il y a aussi les sept ans, ou encore l’arrivée d’un enfant. Si l’homme n’a pas réglé ses problèmes avec sa mère, est-ce qu’il voudra encore faire l’amour avec sa femme ?

 

Vous pensez que ces choses-là se jouent dès l’enfance ?

Tout est en lien avec le vécu de l’enfance. La première recherche du plaisir est celle du sein à téter et cela va se sexualiser à l’adolescence.

 

Revenons aux couples qui viennent vous voir : quels problèmes sexuels reviennent le plus régulièrement ?

C’est souvent lié à une désillusion : on attendait beaucoup de la sexualité, et finalement, c’est la routine qui s’installe. On n’a plus envie, plus de désir. Le manque de communication et l’éloignement, qui caractérisent certaines phases de la relation, n’aident pas à faire des efforts. Mon travail, c’est l’acceptation : accepter ce qui existe sans juger l’autre.

 

Lire la suite de cet interview dans Le 13 du Mois #49


Publié par Administrator  le 16 Mars 2015
 

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