Portrait de King Ju du groupe Stupeflip | Portrait |
Celui qui surgit hors du systèmeSur scène, King Ju, chanteur du groupe punk-rap-conceptuel Stupeflip affiche des tenues excentriques et évolue dans un univers déjanté. Dans la vraie vie, Julien Barthélémy est un homme réservé, « solitaire » de son propre aveu. Enfant du 13e - un arrondissement qu’il a fini par détester -, nous l’avons rencontré autour d’un café, place d’Italie, à quelques semaines d’un concert à l’Olympia. C’est le courriel d’un fan qui nous a mis sur la piste : « J'ai appris tout à fait fortuitement que je suis voisin du chanteur du groupe Stupeflip, alias King Ju, Julien Barthélémy de son vrai patronyme. Stupeflip, si tu ne connais pas, est un groupe complètement déjanté, dont le style est assez indéfinissable ("punk, rap et variété" indique Wikipedia, c'est assez proche en effet). » Diantre ! Il nous fallait vérifier ça. Rendez-vous pris, Julien arrive sans sa cagoule de super-héros King Ju - il nous conduira plus tard chez lui pour les photos - le regard caché derrière des lunettes noires et un tee-shirt affichant «Stupeflip» sur le torse. Certes, c’est un enfant du 13e, mais assez vite il déclare : « Après trente-huit ans passés ici, j’en ai ras-le-bol. J’en peux plus de ce quartier ! Tous mes copains se sont barrés sauf moi et à huit heures il n’y a plus rien. On est trop excentré, c’est encore la banlieue ici. » Il soupçonne en outre les gens de « voter Sarko » avant d’ajouter : « Vivement que les Chinois mangent tout le 13e, ça va devenir humain ! » Accordant une grande importance à l’architecture dans son appréciation de l’arrondissement, Julien trouve celle du 13e plutôt laide, notamment parce qu’il n’y a quasiment « pas d’haussmannien ». Et d’affirmer : « Je fais de la musique pour sortir du 13e. » Esprit punk ?La musique, justement, parlons-en. Notre fan poursuit sa missive : « En plus, lorsqu'on les définit comme héritiers de l'esprit "punk", je trouve que ça a vraiment du sens : ils se sont complètement grillés avec le système des labels et des majors, ils aiment cracher sur les "Fnacs à prix verts", ils ont fait n'importe quoi à la télé quand ils ont eu l'opportunité d'y passer, et sur scène, pour les avoir vu récemment, c'est l'anarchie ! Ils sont tellement punks et grillés qu'ils ont autoproduit leur dernier album en faisant un appel via leur site web à leurs fans pour le pré-financer. Une démarche alternative hyper intéressante : j'y ai souscrit et ai été parmi les 1 000 et quelques à avoir le privilège de posséder un collector de la première "pression" du dernier album. » Lire la suite dans Le 13 du Mois # 10
|
Publié par Ornella Guyet |
Commentaires
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.