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Portrait de Jean-Frédéric Neuburger

 

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Petit pianiste devenu très grand

À 24 ans, Jean-Frédéric Neuburger est un pianiste de renommée internationale. Cet enfant du 13e a fait ses gammes au conservatoire Maurice Ravel, à deux pas de la place d’Italie. Rencontre avec une star précoce de la musique classique.

« J’ai pris mes premiers cours de piano au conservatoire du 13e », lance Jean-Frédéric Neuburger, à peine arrivé au café de la Cité de la musique dans le 19e. Ce jeune pianiste de 24 ans commence par parler de son quartier de naissance avec animation, tout en défaisant son anorak noir. Il raconte ses années passées au conservatoire de la rue Albert-Bayet, qui ont été pour lui « très marquantes ». Il a alors à peine neuf ans, et grandit dans une famille de musiciens amateurs.

Très vite ses professeurs décèlent un talent prometteur et l'amènent jouer devant de grands musiciens. Il reçoit en retour de précieux conseils. Son père y est aussi pour beaucoup, lui qui, en bon enseignant (de français) l’a toujours poussé dans cette voie : « J’ai vraiment eu beaucoup de chance d’avoir autour de moi des personnes qui m’ont fait confiance. » À l’âge où la plupart des musiciens néophytes se limitent à jouer un morceau devant leurs parents pendant des auditions, lui donne déjà des récitals d’une heure lors de représentations organisées par le conservatoire du 13e.

Précoce et pressé

Ses accords de piano parviennent ainsi jusqu’aux oreilles d’Henri Dutilleux, éminent compositeur du 20e siècle primé pour l’ensemble de son œuvre dès 1967, qui l’encourage à persévérer.

Le jeune garçon se met alors à jouer davantage avec les touches de son piano qu’avec ses copains. À 12 ans, il décroche une médaille d’or qui lui permet d’intégrer le plus prestigieux conservatoire de France, le Conservatoire national supérieur de musique (CNSM) : un parcours habituellement emprunté à 17 ou 18 ans. « C’est vrai, j’étais un des plus jeunes mais ça ne m’a pas impressionné », se remémore-t-il. Son âge, il n’aime pas trop en parler. Il préfère suivre son chemin plutôt que de se comparer aux autres.

Jean-Frédéric Neuburger n’a pas été au collège. Après les amis, c'est l'école qui est devenue inconciliable avec la musique : « Ça a vite capoté. Je n’avais pas le temps pour faire les deux, l’école et le piano », explique-t-il, un peu embarrassé. Il n'aura ni brevet des collèges, ni camarade de cour de récré. Il admet « ne pas avoir connu le côté ʺfou furieuxʺ entre copains ». Et quand d’autres passent leur bac, lui enregistre son premier disque, en 2004. Pourtant, il ne regrette rien : « Pour progresser, il faut que je garde cette exigence énorme. Être souvent seul à répéter fait partie de ma vie. »

Lire la suite dans Le 13 du Mois

 

Publié par Noémie Debot-Ducloyer
 

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