I

13 décembre 2012 - 13 janvier 2013 - no24

L'édito #24

La Butte aux cailleras

De nos jours, la Butte-aux-Cailles coule des jours relativement paisibles. Seule la guerre du bruit vient, au gré des arrêtés préfectoraux, remuer la quiétude ambiante de ce village de privilégiés. Mais quand tenanciers de bar et riverains s’écharpent, ils nous rappellent que la Butte a toujours été un quartier de contestataires. Place forte de la révolte pendant la Commune de Paris, il est devenu le bastion des anarchistes dans les années 1980. Dans l’entre-deux, il faut trier le vrai du faux. Refuge fantasmé ou réel des malfrats, cette enclave située dans un arrondissement à l’ambiance de polar - voir le billet de Franck Évrard en page 43 - traîne son lot de rumeurs. Alors, en guise de conte de Noël, nous sommes allés y traîner les oreilles pour retrouver des témoins de cette riche époque. Une forme de retour aux sources pour Le 13 du Mois, qui vous livrait en juin 2011 un opus sur les bisbilles contemporaines des « Cailleux ». Ce dossier, qui fait écho au numéro de ce mois, est à retrouver en libre accès sur notre site Internet le13dumois.fr.

Le 13e, un arrondissement de voyous peut-être, de pauvres, plus sûrement. Stigmates d’une politique qui, après-guerre, regroupait les ouvriers près de leurs usines, les foyers de travailleurs migrants pullulent dans l’arrondissement. Après avoir dû reprendre le bébé des mains d’un État qui se désintéressait de la question, la Ville de Paris les rénove à marche forcée. Il était temps. Nous nous sommes intéressés au plus gros d’entre eux, le foyer Senghor de la rue du Chevaleret. Dégradé, surpeuplé, quasiment autogéré, il sera démoli puis reconstruit. En attendant, il faudra reloger ses occupants. La chose n’est pas simple : voyez en page 27 comment les résidents, des Africains pour l’essentiel, et le gestionnaire Adoma s’opposent sur la question.

Pour finir, Il n’est pas d’édito de Noël sans vœux de circonstances. En bonus, vous trouverez dans ce magazine une sélection de bons plans près de chez vous qui vous permettront d’aborder l’échéance sereinement. Que dire de plus ? Ah, oui : Joyeux Noël et tout ce qui s’ensuit !

Publié par Jérémie Potée  le 11 Décembre 2012

Extrait - La visionneuse

///  Rubriques
Inscrivez vous à notre Newsletter
adresse e-mail: