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DOSSIER | Ramon Finster, l'homme et l'âme de ces lieux

 

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Libertaire, éducateur de rue, promoteur de Cultures au quotidien, il a acquis une aura incroyable dans le quartier. Mais qui était-il ? Quel héritage a-t-il laissé ?


Ramon Finster laisse, encore aujourd'hui, quinze ans après sa mort, une profonde empreinte dans le cœur des habitants de la Butte-aux-Cailles. Car l’homme a laissé un bel héritage, réveillant le quartier durant plus de trente ans. Fils d’un instituteur libertaire espagnol, Ramon Finster naît en 1944 dans le 13e et grandit avenue de Choisy. Orphelin de mère à l’âge de 14 ans, il arrête vite l'école, son père accepte qu'il prenne la route. L'ado vadrouille alors en Europe : Londres, Danemark, Suède, Allemagne... À son retour en France, il fait mille petits boulots - portier d’hôtel, plongeur dans un restaurant, magasinier chez Prisunic, maçon, etc. - avant de travailler au début des années 1960 et durant presque toute sa vie comme éducateur de rue. Au Club des planètes, rue Jeanne d'Arc, et à l'Éléphant blanc, à l'emplacement de l'actuel théâtre des Cinq-Diamants. « Il aidait des jeunes délinquants, organisait des activités sportives, des cours du soir de calcul et d'écriture, des permanence juridiques et même des stages de reprographie ! Il en voulait, ça c'est sûr », se remémore Vincent Absil, chanteur et compagnon de route de Ramon Finster.


Un vrai militant anarchiste

Son côté libertaire est connu de tous. Ramon Finster devient l’un des animateurs du groupe Jules-Vallès. Féru de presse, il contribuera à la rédaction du Front libertaire des luttes de classes et au bulletin Chiens de garde. Il participe à la fondation de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) d’abord comme tendance de la FA puis à partir de 1970 comme organisation autonome. Ramon ouvre alors avec sa compagne Corinne, rue Barrault, la librairie la Bouquinerie qui deviendra la Commune et servira de lieu de réunion au groupe ORA de l’arrondissement qui comptait alors une vingtaine de membres. Ce regroupement ouvrira un terrain d’aventure destiné aux enfants sur un terrain vague et un atelier autogéré de mécanique. Ramon Finster a tout fait, même écrivain. Dans son roman Deux doigts dans la bouche et l'amour en plus, publié en 1980, il raconte son enfance populaire, sa vie de fils d'immigré, faite de petits larcins, de débrouille et d'expériences sexuelles précoces.

« C'était un brasseur d'idées, il voulait que les gens changent dans leurs têtes par leurs actions, pas seulement par des bonnes paroles », rappelle Corinne, sa veuve. « Il souhaitait élever la conscience des gens plutôt que faire du bourrage de crâne », confirme Serge Torrano, proche de Ramon à l'époque. Il n'empêche, le domicile conjugal a servi plusieurs fois à des soirées de palabres interminables. L'aura de Ramon était incontestable.


[...]Lire la suite dans le 13 du Mois #24


Publié par Éloïse Fagard & Philippe Schaller  le 11 Décembre 2012
 

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