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DOSSIER | DES RESTOS ET DES HOMMES

 

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LES « APPARTEMENTS-RAVIOLIS », C'EST FINI

 

Les restaurateurs asiatiques ont par le passé subi une presse désastreuse. Depuis, les têtes pensantes de la communauté se sont lancées dans une entreprise de rénovation. Le 13e arrondissement en est à l’avant-garde.

 

En 2004, un reportage d’Envoyé Spécial jetait une lumière crue sur les pratiques de certains traiteurs asiatiques de Paris et sa région. On y voyait à l’œuvre deux ateliers clandestins, dits « appartements-raviolis », situés dans les 3e et 12e arrondissements de Paris. Là, des sans-papiers confectionnaient des plats cuisinés destinés à l’approvisionnement des traiteurs et restaurants asiatiques. À la clef, des images choc : bassines de crevettes dans des baignoires, produits toxiques, cafards, crottes de souris et tutti quanti.

Dire que la communauté asiatique a été marquée par le reportage est un doux euphémisme. À la suite de sa diffusion, la fréquentation de leurs établissements chute drastiquement, de 30 à 40% selon les sources. Une contre-offensive est alors menée, notamment depuis le 13e arrondissement, où le défilé du Nouvel an de 2005 avait été purement et simplement annulé.

 

La révolte venue du 13e

L’un de ses initiateurs se nomme Guy Hua. L’homme connaît son affaire : cet industriel est à la tête d’Hauky, une entreprise de 120 employés, laquelle fournit depuis ses ateliers de Choisy-le-Roi (94) restaurants, petites et moyennes surfaces asiatiques de la région. Membre fondateur de l’Amicale des Teochew, dont les plus illustres représentants sont les frères Tang, il se charge de mobiliser la communauté et les politiques locaux pour renverser la vapeur.

Il dénonce ainsi un « amalgame » basé sur des « cas isolés » nullement représentatifs d’une pratique générale. C’est le message que s’ingénieront à faire passer le député du 13e Jean-Marie Le Guen et Serge Blisko, le maire d’alors, lors de visites largement relayées par la presse asiatique. But de la manœuvre : lisser l’image de la profession tout en provoquant une prise de conscience dans la communauté.

 

Un « label qualité Asie » symbolique

Car Guy Hua admet volontiers les errements d’une partie de la profession. Il les attribue à ces « nouveaux immigrés de la Chine continentale rurale » poussés au départ pour raisons économiques. « La valeur de la santé et de la vie humaine est plus importante en Occident qu’en Asie, concède-t-il. Dans ce domaine, on ne peut plus maintenir les anciennes conceptions. Tout est question d’éducation et d’intégration, mais je considère que la situation sanitaire ne cesse de s’améliorer. C’est une autre conséquence du boom économique que connaît la Chine - voilà 5 000 ans que nous n’avons pas été aussi riches ! Pour ce qui nous concerne, cette intégration doit passer en premier lieu par le respect de la loi et de la réglementation. »

 

[...]La suite dans le numéro 26

Publié par Jérémie Potée  le 12 Février 2013
 

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