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BON PLAN RESTO | Simone porte la barbe

 

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Chez Simone, sur le boulevard Arago, on joue avec le contraste. Derrière un nom et un décor de bistrot simple se cache une équipe jeune, qui revisite les classiques et flirte avec la gastronomie. Les papilles repartent ravies, mais le porte-monnaie à sec.

Qu’on se le dise, chez Simone, on se décontracte. Avec leurs dégaines de pêcheurs bretons qui en ont vu d’autres, Alain et ses acolytes savent vous mettre à l’aise. Souriants quand il le faut, discrets dans le service, mais loquaces quand il s’agit de parler des vins, l’équipage a fière allure. Leur bistrot-resto, installé depuis neuf mois, correspond bien à leur image : style simple, épuré, chaises colorées en terrasse. La déco sobre fait l’affaire.

Complètement ouverte sur la salle, la cuisine offre un aspect authentique, assez agréable. Mike et Arno s’activent derrière les fourneaux sans que le bruit et l’odeur ne dérangent qui que ce soit. La clientèle, variée en âge, semble déjà habituée. Ici, on fait le plein et il vaut mieux donc réserver, d’autant que la salle se limite à une trentaine de couverts.

Du côté du rouquin, les vins naturels (ou nature) sont légion. Les hommes connaissent leurs produits et passent au détecteur de mensonge sans sourciller. Mais l’entrée de gamme, bien que réjouissante (« L’incrédule » de Didier Chaffardon), s’élève déjà à 28 euros la bouteille. Un hic pour un midi.

Derrière chaque assiette, on imagine la besogne. Les produits travaillés presque devant vous obtiennent la mention très bien en fraîcheur et qualité. Fricassée de paleron et chou de Bruxelles, salade, faisselle, céleri et pomme, Velouté de potimarron : les entrées mettent l’eau à la bouche. Chacune, finement assaisonnée, offre un mélange subtil. La fricassée remporte la palme : l’amertume du chou de Bruxelles, terreur de nos cantines d’enfance, n’est plus qu’un lointain souvenir. Doux, presque sucré, il accompagne un bœuf au ton juste, arrosé de parmesan. Les plats, quant à eux, gardent le rythme. Le rôti de quasi de veau et ses rattes au four, à la fois généreux et tendre, tient la cadence. La saucisse « graine de cochon » charnue et les légumes racines croquants jouent les classiques sans anicroche, mais sans surprise. Enfin, le pavé de saumon-épinards au raifort offre un remix simple mais intéressant.

Au niveau quantité, le bât blesse légèrement. L’entrée ressemble trop à une simple mise en bouche. Les légumes – pourtant sublimés – accompagnent en trop petit nombre la viande ou le poisson. On reste un peu sur sa faim. On s’oriente alors vers les desserts. Et là, patatras : avec la pana cotta pistache, on baisse clairement d’un cran. La poire pochée relève à peine le niveau, tandis que l’assiette de fromage et son salers à point sauvent la mise. À l’arrivée de l’addition, on se sent alors comme dans un bon film, dont on aurait volontiers changé la fin.

Finalement, on ressort un poil mitigé de l’expérience chez Simone. Certains voient le verre à moitié vide. Au 13, on le voit à moitié plein. De vin naturel, évidemment.

Simone, le restaurant. 33 boulevard Arago. Du mardi au samedi (midi et soir). Formule midi à 19€ et 21,50€. À la carte le soir (environ 40€). Réservations au 01.43.37.82.70.

Quand Simone se raconte

Alain est un sacré personnage. Un taiseux, diront certains. Un homme qui pèse ses mots, pour d’autres. Mais quand il s’agit d’évoquer le vin, sa langue se délie. En réalité, Simone se dédouble : côté boulevard Arago, le resto, et côté rue Pascal, la cave, en parfaite jonction. La boutique, qui date de 1917, vaut le détour à elle seule. Clairement, ici, on vient chercher la qualité, le conseil juste et surtout, les vins qu’on ne trouve pas ailleurs. Débarqués dans le 13e un peu par hasard, les garçons s’y sentent déjà comme chez eux. Leurs histoires sont faites de rencontres : entre eux, avec les vignerons, avec les producteurs de la région... Et avec vous ?

Simone, la cave. 48, rue Pascal. Du mardi au samedi. 01.43.37.82.70.

 

Publié par Vincent Fargier  le 05 Mars 2014
 

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